A la mort de son père, Pascal Siméon s’est plongé dans les collections qui encombraient la cave, le garage et trois grandes pièces de la maison familiale, dans le centre de Lyon. En plus de cinquante ans, son père a accumulé, sous l’œil indulgent de son épouse, des milliers d’objets chinés aux puces les dimanches matin. Leur inventaire a nécessité une année à Pascal et ses frères et sœurs.
Ce travail colossal a permis de découvrir une caisse de films tournés par leur grand-père maternel, entre 1936 et 1957. « C’était un médecin passionné par le cinéma, mon père nous avait projeté quelques-uns de ses films quand nous étions enfants », témoigne le Lyonnais de 59 ans.
En novembre 2024, Pascal Siméon a apporté cette caisse à l’association itinérante Ofnibus, qui numérise gratuitement les vieux films amateurs et qui est alors en résidence dans la banlieue de Lyon. Il sait qu’elle contient une image inédite : la visite d’Auguste Lumière, inventeur du cinéma (avec son frère Louis) et ami de la famille, dans le jardin de « Papé » et « Mamé » après la naissance de leur fille, en 1946.
Objets filmiques non inventoriés
Grâce aux projecteurs mis à disposition par l’association, il découvre d’autres scènes qui lui étaient inconnues jusqu’alors. Un film de vacances de 1946 à Saint-Palais-sur-Mer, en Charente-Maritime, montre par exemple deux familles réunies à la plage sous un soleil radieux.
« Les jeunes gens dans l’eau, ce sont mes parents, quelques jours après leur rencontre, en train d’apprendre à se connaître, s’émerveille Pascal Siméon dans son salon, où trônent un appareil photo à soufflet et une affiche du Festival de Cannes. A 6:07, on voit mon père draguer ma mère en l’emmenant faire un tour en canoë. Ils avaient 20 et 19 ans. » Il ne cache pas son émotion en visionnant de nouveau l’archive. « C’est une telle chance d’avoir accès à ces fragments de l’histoire familiale. »
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