Une tempête de 2024 remet en cause les modèles d’énergie des vagues

4593


Image satellite montrant la puissante dépression du Pacifique Nord au nord-ouest d’Hawaï, le 21 décembre 2024.

C’est un peu comme une filature, mais par satellite. Des vagues ont été suivies pendant seize jours, sur un périple de 24 000 kilomètres. Cette houle, déchaînée dans le nord du Pacifique par la tempête Eddie, le 21 décembre 2024, s’est dispersée vers l’hémisphère austral, a contourné l’Amérique du Sud par le cap Horn avant de remonter l’océan Atlantique et de mourir avec une hauteur entre 3 et 4 centimètres, à la limite des capacités de mesure du satellite, sur les côtes ouest-africaines, du Gabon au Sénégal, le 6 janvier.

Le satellite Surface Water and Ocean Topography (SWOT), lancé en décembre 2022, a mesuré à cette occasion la plus grande hauteur de vague jamais enregistrée par un satellite ou une bouée météo : 19,70 mètres. L’équipe de chercheurs qui a travaillé sur ces données, dont les résultats ont été publiés dans la revue PNAS, le 16 septembre, vient aussi bousculer les modèles de calcul d’énergie des vagues.

Commençons par le record. « On a eu une chance incroyable, avec le passage du satellite dans l’axe de la tempête et probablement à plus ou moins une heure de son intensité maximum », reconnaît Fabrice Ardhuin, chercheur CNRS au Laboratoire d’océanographie physique et spatiale, premier auteur de cette étude. De quoi parle-t-on ? Pas des vagues scélérates, ces vagues individuelles monstrueuses dont des marins ont fait le récit. Les satellites mesurent la « hauteur significative » des vagues, qui est la moyenne sur une bande de 50 kilomètres.

Il vous reste 72.16% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.



Source link