L’Inde dépassée par les contrefaçons médicales et alimentaires

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LETTRE DE NEW DELHI

Une mère lors d’une visite médicale pour son fils de 6 mois à qui elle donnait le sirop contre la toux Coldrif, des laboratoires Sresan Pharmaceutical, impliqué dans la mort de plusieurs enfants, à Parasia (Inde), le 10 octobre 2025.

Alcools ou huiles de cuisson frelatés, farines ou épices toxiques, faux fromages et faux dentifrices, antibiotiques sans principe actif… L’Inde est la championne des contrefaçons alimentaires et médicales. Le phénomène est profondément enraciné dans ce pays de 1,4 milliard d’habitants, où le système de contrôle est beaucoup trop faible pour éviter les drames et où la cupidité des trafiquants ne semble avoir aucune limite. Les scandales éclaboussent régulièrement l’industrie pharmaceutique ou alimentaire et les autorités de sûreté sanitaire semblent dépassées.

En septembre, un sirop contre la toux a causé la mort d’une vingtaine d’enfants âgés de moins de 5 ans. Fabriqué par une société établie dans le Tamil Nadu, dans le sud de l’Inde, il contenait du diéthylène glycol, un solvant industriel mortel, même à faible dose, moins coûteux à produire que le propylène glycol et la glycérine – un excipient – de qualité pharmaceutique. Les enfants l’ayant absorbé ont été victimes d’insuffisance rénale. Le département de contrôle des médicaments du Tamil Nadu a effectué une descente dans les locaux de l’entreprise qui le fabrique, Sresan Pharmaceuticals, à Kanchipuram, constatant quelque 39 non-conformités « critiques » et 325 non-conformités « majeures ». Le propriétaire a été arrêté. Agréée en 2011, la société avait déjà commis des violations répétées des normes de fabrication mais elle a pu poursuivre ses activités.

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