
LETTRE DE CUZCO
Fin septembre, à Paris, le Musée du quai Branly-Jacques Chirac inaugurait son exposition « Amazônia, créations et futurs autochtones » avec, pour invités, plusieurs artistes autochtones péruviens, dont les Yahuarcani, père et fils.
Rember, le fils, y expose trois de ses œuvres. Il a choisi pour l’occasion des fresques immenses sur fond noir, aux personnages multiples et aux animaux imaginaires, jaillissement d’une œuvre poétique et politique. « [Elles] représentent la nature agressée, la violence de la colonisation, mais aussi les territoires invisibles des mythes », raconte-t-il. D’origine huitoto, il rappelle que l’art fait partie du monde de cette ethnie de l’Amazonie péruvienne, sur les cinquante et une que compte la région. Rember Yahuarcani vient également d’inaugurer une exposition dans une galerie de Londres, et ses projets ne semblent plus s’arrêter.
Avec ses représentations d’une nature exubérante, ses allégories foisonnantes, ses couleurs vives et intenses et ses œuvres puisant dans la mythologie autochtone, l’art amazonien contemporain, expression d’un espace géographique et culturel riche et complexe, s’expose désormais sous toutes ses formes – peintures, sculptures, céramiques, textiles – dans des musées et galeries du monde entier.
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