Les gardiens de la langue espagnole à couteaux tirés

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LETTRE DE MADRID

La façade de l’Académie royale espagnole (Real Academia Española, à gauche), à Madrid, en juin 2016.

De mémoire d’académicien, on n’avait jamais vu pareille bronca au sommet des institutions chargées de défendre la langue espagnole. Depuis plusieurs semaines, un affrontement oppose Luis Garcia Montero, responsable de l’Institut Cervantes, qui promeut l’espagnol dans le monde, à Santiago Muñoz Machado, directeur de la Real Academia Española (RAE), l’académie royale chargée de préserver la langue. Une querelle qui a laissé pantois le monde des lettres hispaniques.

Tout a commencé le 9 octobre, lors d’un petit déjeuner de presse consacré au Congrès international de la langue espagnole, des rencontres qui, tous les trois ans, réunissent linguistes, écrivains et diplomates autour de l’avenir du castillan. Mais, ce jour-là, Luis Garcia Montero délaisse la diplomatie pour s’en prendre frontalement à son homologue de la RAE : « J’étais habitué à parler à l’académie avec de grands philologues. Elle est désormais entre les mains d’un professeur de droit administratif, habitué à gérer les affaires de multinationales depuis son cabinet. Cela crée, personnellement, une certaine distance », lance-t-il.

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