

En Grèce, l’énorme fraude aux subventions agricoles de l’Union européenne, révélée au grand jour en mai, a donné lieu à un premier et vaste coup de filet, rendu public mercredi 22 octobre. Pas moins de 37 personnes ont été arrêtées par la police grecque, soupçonnées d’avoir été impliquées dans ce système de corruption bien rodé ainsi que dans des activités de blanchiment d’argent. Selon les procureurs européens, le groupe était actif dans toute la Grèce depuis au moins 2018. Pour obtenir des subventions, les dizaines des présumés auteurs de la fraude sont soupçonnées d’avoir « déclaré frauduleusement des terres agricoles et des pâturages ne leur appartenant pas » ou d’avoir « gonflé artificiellement le nombre de têtes de bétail ».
Les cerveaux du réseau repéraient dans le système de l’agence chargée du versement des aides agricoles européennes (OPEKEPE) quelle parcelle de terre agricole n’avait pas été déclarée pour obtenir des subventions européennes. Ils recrutaient des personnes qui parfois n’étaient même pas des agriculteurs et déclaraient à leur nom les terres en réalisant de faux contrats. D’après l’enquête préliminaire du parquet européen, 324 personnes ont été identifiées comme bénéficiaires des subventions, causant un préjudice estimé de plus de 19,6 millions d’euros pour le budget de l’Union européenne. Parmi ces bénéficiaires, figurent des profils très variés : des ingénieurs, des serveurs et autres employés de l’hôtellerie et même des DJ. La complicité de comptables et des services vétérinaires qui délivraient de faux documents pour gonfler le nombre de bêtes était aussi nécessaire.
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