Gérald Darmanin se défend de toute atteinte « à l’indépendance des magistrats »

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Avant l’arrivée de l’ancien président Nicolas Sarkozy, devant la prison de la Santé, à Paris, le 21 octobre 2025.

Le garde des Sceaux, Gérald Darmanin, s’est défendu, mardi 21 octobre, sur X, de porter atteinte à « l’indépendance des magistrats » en annonçant qu’il irait voir Nicolas Sarkozy en prison pour s’assurer de sa sécurité, ce qui relève selon lui de son « devoir de vigilance ». L’ancien président a rejoint la prison de la Santé dans la matinée pour y être incarcéré, près d’un mois après sa condamnation pour association de malfaiteurs dans l’affaire des soupçons de financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007.

« S’assurer de la sécurité d’un ancien président de la République en prison, fait sans précédent, n’atteint en rien à l’indépendance des magistrats mais relève du devoir de vigilance du chef d’administration que je suis, responsable devant le Parlement selon l’article 20 de la Constitution », a-t-il écrit sur le réseau social.

Le plus haut procureur de France, Rémy Heitz, qui dirige le parquet de la Cour de cassation et copréside le Conseil supérieur de la magistrature (CSM), avait auparavant déclaré sur Franceinfo qu’une telle visite poserait un « risque d’obstacle à la sérénité » de la justice, et « donc d’atteinte à l’indépendance des magistrats ».

« Pression sur la justice »

De son côté, le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, a, lui, déploré que l’ancien président ait été reçu par Emmanuel Macron quelques jours avant son incarcération. « C’est une pression sur la justice. C’est donner le sentiment qu’il existe des prévenus qui sont de nature différente », a commenté le patron du Parti socialiste sur RTL.

Il était « normal », « sur le plan humain », de recevoir mon prédécesseur, s’est justifié, lundi, Emmanuel Macron, lors de son déplacement en Slovénie, ajoutant avoir « des propos publics toujours très clairs sur l’indépendance de l’autorité judiciaire ».

Le fait de recevoir à l’Elysée Nicolas Sarkozy, « condamné pour des faits extrêmement graves » dans l’affaire du financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007, et d’aller le visiter en prison « ne correspond pas au respect des institutions », a martelé Olivier Faure.

Le Rassemblement national – dont la présidente du groupe à l’Assemblée, Marine Le Pen, a elle-même fait l’objet, en première instance, d’une condamnation à cinq ans d’inéligibilité avec exécution provisoire – a, en revanche, défendu la rencontre à l’Elysée.

« Nicolas Sarkozy n’est pas un détenu comme un autre, a fait valoir le vice-président du parti d’extrême droite, Sébastien Chenu, sur Public Sénat. Qu’il soit reçu par le président de la République actuel, je trouve que c’est bien le minimum (…) de la marque de considération qu’on peut avoir. »

Le Monde avec AFP

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