Francesco Giubilei, maillon italien de l’internationale contre-révolutionnaire

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Francesco Giubilei, président de la Fondation Giuseppe Tatarella et du mouvement Nazione Futura, à Rome, le 30 janvier 2025.

Depuis la bibliothèque en bois qui s’élève derrière son bureau, dans les locaux de la maison d’édition qu’il a installée dans l’appartement d’une calme résidence romaine, une trinité apparemment mal assortie veille sur Francesco Giubilei. Courtois et disponible, l’intellectuel de 33 ans, proche de la présidente du conseil des ministres, Giorgia Meloni, et figure centrale du nationalisme conservateur italien, y a placé trois objets qui forment, à eux seuls, un programme.

A droite se trouve une édition anglaise d’un ouvrage de Roger Scruton, l’intellectuel britannique de référence de l’internationale conservatrice, chantre de l’enracinement, des hiérarchies naturelles et agent d’influence occasionnel de l’industrie du tabac. Au milieu, on reconnaît un portrait de Benoît XVI, le pape allemand pourfendeur du relativisme culturel et défenseur de la civilisation occidentale. A gauche, enfin, vient d’être placée une anthologie des discours de Charlie Kirk, propagandiste du nationalisme chrétien évangélique blanc.

Le petit livre a été publié par la fondation Nazione Futura, que Francesco Giubilei dirige, dans la foulée de l’assassinat, le 10 septembre, de l’influenceur. Cette figure ouvertement raciste et sexiste a fait aussitôt l’objet d’hommages nourris au sein de l’extrême droite européenne, qui a trouvé là une occasion de faire allégeance à un pouvoir trumpien prêt à recourir à la coercition contre ses « ennemis intérieurs ».

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