Le Maccabi Tel-Aviv annonce ne pas envoyer de supporteurs pour son match de Ligue Europa contre Aston Villa

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Une manifestation propalestinienne en marge du match de qualification pour les mondiaux 2026 entre l’Italie et Israël, à Udine (Italie), le 14 octobre 2025.

Le club israélien du Maccabi Tel-Aviv a annoncé, mardi 21 octobre, qu’il n’enverra pas de supporteurs à Birmingham pour son match de Ligue Europa contre Aston Villa le 6 novembre, une rencontre classée à haut risque. « Le bien-être et la sécurité de nos supporteurs sont primordiaux et, fort des dures leçons apprises, nous avons pris la décision de refuser toute distribution » de places les concernant, a écrit le club sur son site Internet.

S’appuyant sur les recommandations de la police britannique, basées « sur des informations récentes et de précédents incidents », dont ceux d’Amsterdam, Aston Villa avait prévenu, le 16 octobre, que les supporteurs du club israélien ne pourraient pas assister à la rencontre. Cette décision, très rare au Royaume-Uni, a suscité un flot de critiques jusqu’au sommet du gouvernement, Londres assurant le lendemain « tout faire » pour que « tous les supporteurs » israéliens puissent être présents.

« Nous espérons que les circonstances vont changer et sommes impatients de pouvoir jouer à Birmingham dans une ambiance sportive dans un futur proche », a ajouté le Maccabi dans son communiqué qui salue les « efforts du gouvernement britannique et de la police ».

Travailler sans relâche pour éliminer le racisme

En 2024, des affrontements s’étaient déroulés lors d’un match contre l’Ajax Amsterdam, avec des supporteurs israéliens poursuivis et agressés dans les rues de la capitale néerlandaise dans la nuit du 7 au 8 novembre. Des violences qui étaient intervenues après deux jours d’échauffourées au cours desquelles des fans du Maccabi avaient scandé des chants anti-arabes, vandalisé un taxi et brûlé un drapeau palestinien.

Un groupe d’ultras – les Maccabi Fanatics –, est connu pour son positionnement à l’extrême droite et ses fréquents chants contre les joueurs arabes évoluant dans le championnat israélien. « Il est clair que des groupes bien ancrés cherchent à dénigrer la communauté de fans du Maccabi Tel-Aviv, dont la plupart n’ont rien à voir avec le racisme ou le hooliganisme », a déploré le club, affirmant « travailler sans relâche pour éliminer le racisme parmi les éléments les plus extrêmes » de ses supporteurs.

La ministre de la culture, des médias et des sports britannique, Lisa Nandy, a rappelé à la Chambre des députés que le dernier mot reviendrait à la police. Elle a également estimé que le pays devrait être « effaré » par la situation, due en « grande partie au risque encouru par les supporteurs du Maccabi parce qu’ils sont israéliens et parce qu’ils sont juifs ».

Manifestations et sécurité renforcée lors des matches

Le sujet est sensible au Royaume-Uni après l’attentat contre la synagogue de Heaton Park à Manchester le 2 octobre, jour de la fête de Yom Kippour. Deux fidèles avaient été tués et trois autres grièvement blessés par un Britannique d’origine syrienne.

En Europe, et notamment à Birmingham (dans le centre de l’Angleterre), des mobilisations propalestiniennes sont fréquemment organisées en marge des matchs de football auxquels participent des équipes israéliennes, donnant parfois lieu à des heurts avec la police.

La décision du Maccabi Tel-Aviv intervient par ailleurs au lendemain de l’annulation du derby contre l’Hapoël en championnat, en raison d’émeutes et d’incidents dans et autour du stade où se jouait la rencontre. Quelque 30 000 personnes avaient été évacuées de l’enceinte et la situation avait fait l’objet de plusieurs critiques venues de la sphère politique, en plus d’être relayée dans des médias internationaux tels que The Guardian et la BBC au Royaume-Uni.

« Des gens se sont empressés d’attribuer à nos fans la décision de la police de Tel-Aviv d’annuler notre derby, hier. Ce n’était pas le cas », a encore déclaré le Maccabi, tandis que l’Hapoël a estimé que « la police se préparait pour une guerre et non pour un événement sportif ».

Le Monde avec AFP

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