Au Pérou, un mort et plus de cent blessés à Lima lors d’une manifestation contre l’insécurité et le nouveau gouvernement

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Lors d’une manifestation contre la hausse de la criminalité, l’insécurité économique et la corruption, au lendemain de la présentation du nouveau gouvernement par le président José Jeri, à Lima, au Pérou, le 15 octobre 2025.

Un homme a été tué et au moins cent personnes blessées à Lima, au Pérou, dans les heurts qui ont éclaté, dans la nuit de mercredi à jeudi 16 octobre, après l’une des manifestations de la jeunesse dans le pays contre le nouveau gouvernement, a annoncé la présidence péruvienne.

« Je déplore la mort d’Eduardo Ruiz Sanz, 32 ans », a écrit sur le réseau social X le président péruvien par intérim, José Jeri. « Cinquante-cinq policiers » et « 20 civils blessés », avait-il précisé un peu plus tôt, réévaluant très régulièrement le bilan à la hausse, et précisant citer le Défenseur des droits en ce qui concerne les données sur les civils.

Des milliers de personnes ont défilé mercredi à Lima, Arequipa, Cusco, et Puno, protestant contre une vague sans précédent d’extorsions et d’assassinats, visant des chauffeurs, des artistes, et d’autres milieux, imputés au crime organisé. Cette crise sécuritaire a précipité la destitution de la présidente Dina Boluarte vendredi. Le président du Parlement péruvien, José Jeri, a repris la présidence du pays par intérim jusqu’en juillet 2026.

Dans la lignée des précédentes, la mobilisation de mercredi, prévue avant le changement inattendu de gouvernant, répond notamment à l’appel de la Gen Z, un mouvement de jeunes manifestants qui se répand partout dans le monde, identifiable grâce au drapeau « One Piece » qu’ils brandissent – le manga le plus vendu de l’histoire, dans lequel le héros, Luffy, s’oppose à des groupes dominants.

« Je pense qu’il y a un mécontentement général parce que rien n’a été fait (…) de la part de l’Etat », a expliqué mercredi à l’Agence France-Presse (AFP) Amanda Meza, travailleuse indépendante de 49 ans, en marche vers le Congrès. « L’insécurité des citoyens, l’extorsion, les assassinats commandités (…) ont considérablement augmenté », énumère-t-elle, tandis que la foule scande : « Pas un mort de plus ! »

Une plainte pour viol contre le président classée sans suite

La nuit tombée, certains manifestants ont tenté de renverser les barrières de sécurité installées à l’extérieur du Congrès, a constaté un journaliste de l’AFP. La police les a dispersés à l’aide de gaz lacrymogènes et a chargé avec boucliers et matraques les groupes qui lançaient des pierres et des feux d’artifice en leur direction.

Le général Oscar Arriola, porte-parole de la police, a fait état de quatre agents blessés évacués, déplorant « un degré élevé de violence, de dommages (…) et d’agressions contre les policiers », à la radio RPP.

« Les caméras de la police et de la ville de Lima serviront à identifier les délinquants qui se sont infiltrés dans une manifestation pacifique pour semer le chaos », a assuré le président, José Jeri, sur X. « Toute la rigueur de la loi s’appliquera à leur encontre. » M. Jeri a également fait état de dix arrestations pour l’heure.

« L’expression citoyenne dans les rues est un droit face au manque d’attention de l’Etat depuis de nombreuses années. Cependant, nous ne permettrons pas (…) la violence comme moyen d’action », a-t-il également écrit.

Mercredi, les organisations féministes faisaient aussi partie du cortège, mobilisées contre le nouveau président, qui a fait l’objet d’une plainte pour viol classée sans suite. Les militantes ont déployé un grand drapeau péruvien sur lequel était inscrit en lettres noires « José Jeri, président du Pérou, violeur ».

Les heurts de jeudi portent à près de 150 personnes le nombre de blessés dans les manifestations de ces dernières semaines, parmi lesquelles des policiers, des manifestants et des journalistes, selon les autorités et des sources indépendantes.

Le Monde avec AFP

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