Cédric Jubillar admet avoir dit qu’il allait tuer son épouse Delphine, mais pas de l’avoir « fait pour de vrai »

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Cédric Jubillar répond aux questions, lors de son procès pour la disparition de sa femme, au palais de justice d’Albi (Tarn), le 30 septembre 2025.

Dans un début d’audience où connaissances et nounou du couple ont donné de lui l’image d’un homme antipathique et socialement isolé, Cédric Jubillar a admis jeudi 2 octobre avoir dit à un ami qu’il allait « tuer » son épouse sans « pour autant [l’avoir] fait pour de vrai ».

« Quand je suis énervé contre des gens, oui je dis souvent que j’ai envie de les tuer », a déclaré l’accusé dans son box, interrogé devant la cour d’assises du Tarn par un avocat des parties civiles qui l’invitait à continuer de s’expliquer sur des propos d’un de ses amis.

Ce dernier, un jeune homme de 16 ans, qui était venu l’aider à rentrer du bois quelques jours avant la disparition de Delphine, en décembre 2020, avait indiqué aux gendarmes avoir entendu l’accusé déclarer à propos de sa relation avec son épouse : « Ça se passe pas bien, j’ai envie de la tuer ».

« Oui je l’ai dit parce que j’étais énervé », a déclaré Cédric Jubillar, réfutant en revanche avoir affirmé qu’il allait l’« enterrer », comme l’avait également laissé entendre l’ami de l’accusé, absent à l’audience jeudi mais dont la présidente de la cour d’assises du Tarn a relu les procès-verbaux d’audition.

« Il est pas malin, j’aurais fait mieux que ça »

Après des proches de Delphine entendus ces derniers jours, les jurés ont pu entendre l’assistante maternelle qui s’occupait des enfants du couple, quand l’un ou l’autre partaient à leur travail. « Pour moi, c’était un couple normal, jamais je n’ai pensé qu’il se passerait la catastrophe », a confié cette dame qui avait appris seulement quelques semaines avant sa disparition que Delphine Jubillar souhaitait quitter son mari.

« C’est Monsieur qui me l’a dit », a déclaré la témoin, ajoutant qu’il était énervé, tenant des propos comme : « Elle veut divorcer, elle veut jouer à ce jeu-là, on va jouer à ce jeu-là ». Cette femme qui avait ses habitudes dans la maison Jubillar a décrit un homme qui pouvait se montrer désagréable et irascible.

A la barre, elle s’est aussi souvenue d’un épisode particulier, lié à l’affaire Jonathann Daval, un féminicide retentissant dans lequel l’accusé avait longtemps joué le mari éploré, au cours des mois précédant le début de l’affaire Jubillar. Alors qu’un soir, cette affaire était évoquée à la télévision au moment où Cédric Jubillar rentrait de son travail, il aurait dit à propos de M. Daval : « Il est pas malin, j’aurais fait mieux que ça, on l’aurait jamais retrouvée ».

Interrogé jeudi matin sur cette déclaration, Cédric Jubillar a contesté avec fermeté l’avoir prononcée, estimant que l’assistante maternelle l’avait inventée. Pour lui, ce témoignage comme ceux de proches de Delphine le décrivant depuis plusieurs jours sous un jour peu flatteur, sont surtout destinés à l’« enfoncer encore plus car ils veulent que ce soit moi le coupable ».

Le Monde avec AFP

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