dans les coulisses de l’« empire » de la Castellane, à Marseille

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Une habitante cache son visage dans la cité de la Castellane à Marseille, le 19 mars 2024.

Depuis vingt ans, la cité de la Castellane, à cheval sur les 15e et 16arrondissements dans les quartiers nord de Marseille, a associé son nom à l’un des plus importants points de vente de drogue en Europe et l’un des plus anciens également : aucun autre n’a connu une telle longévité. Pour certains consommateurs, « aller toucher [s’approvisionner] à la Casté », ça a même de la classe.

Du moins jusqu’en avril, lorsque les policiers démantèlent cette multinationale du crime et identifient les dirigeants qui composent ce que le procureur de la République Nicolas Bessone nomme la « coupole mafieuse ». Les juges d’instruction mettent en examen 16 acteurs importants du trafic, notamment sous la qualification de « direction de groupement lié aux stupéfiants », qui relève de la cour d’assises. Quatorze d’entre eux sont toujours incarcérés. Pour la police judiciaire, qui a coutume de baptiser ses dossiers, un nom s’impose : « Empire ».

Un empire avec une fortune colossale. A la lecture des feuilles de comptes saisies, les juges d’instruction évoquent « une manne financière exorbitante ». Deux des huit « fours », les points de vente de la Castellane, ayant généré, en 2022, un chiffre d’affaires de 11 millions d’euros, les magistrats extrapolent sur l’ensemble de la cité pour aboutir à un chiffre d’affaires annuel de 40 millions, soit plus de 100 000 euros par jour. La trésorerie de la Castellane s’établissait, au printemps, à 8 millions d’euros, à en croire le parquet.

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