
Une grande figure de l’establishment jugée devant le tribunal correctionnel pour des accusations de corruption et de manipulation de cours de Bourse en bande organisée, forcément, cela attire l’attention. Le procès de Jean-Charles Naouri, 76 ans, ex-PDG et actionnaire majoritaire du Groupe Casino (Casino, Monoprix, Franprix…), et de trois membres de son état-major, s’ouvre mercredi 1er octobre à Paris. Pendant trois semaines, la justice braquera ses projecteurs sur l’arrière-boutique peu ragoûtante des affaires.

En mars 2024, M. Naouri a laissé les clés de son groupe au magnat tchèque Daniel Kretinsky. Après avoir passé plus de trente ans à bâtir un empire de la distribution, l’entrepreneur a tout perdu, enseveli sous une montagne de dettes dont une bonne partie était gagée sur ses actions Casino. Raison pour laquelle le cours de Bourse du distributeur s’est retrouvé au cœur d’une bataille homérique face à des spéculateurs dont l’intérêt était de « cramer la caisse ».
Ligne jaune
M. Naouri a-t-il franchi la ligne jaune en tentant de maintenir à flot le cours de Bourse de Casino ? C’est la question centrale à laquelle le tribunal devra répondre. L’Autorité des marchés financiers (AMF) qui a enquêté sur le marché de l’action Casino a envoyé six signalements au Parquet national financier, en janvier 2020 et mars 2024, pour l’alerter sur de possibles manquements.
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