
Tous ont ressenti sa détermination, comme si le président français s’était débarrassé de ses derniers doutes, résolu désormais à ne plus reculer. Dans le palais de l’Elysée, le 11 septembre, ils sont une vingtaine autour de la table dressée dans le salon des Ambassadeurs. Sont présents des philosophes, comme Alain Finkielkraut, habitué des studios, de France Culture à la chaîne CNews, et Bernard-Henri Lévy, dit « BHL », ardent défenseur de l’Ukraine, l’historien Marc Knobel, l’écrivaine Valérie Zenatti, la scénariste à succès Danièle Thompson, ainsi que plusieurs grands patrons tels que Maurice Lévy, à la tête de Publicis, et Denis Olivennes, ancien directeur de Lagardère. Mélange éclectique du monde des arts et de l’économie.
Des figures de la communauté juive en France, venues débattre de la flambée de l’antisémitisme, qui ravive les souvenirs les plus douloureux de l’histoire nationale. Mais, au-delà du profond malaise des juifs de France, Emmanuel Macron veut sonder ses convives.
Alors qu’Israël accentue son offensive sur Gaza, le président de la République doit déclarer, un peu plus de dix jours plus tard, lundi 22 septembre, de la tribune des Nations unies (ONU), à New York, que la France reconnaît l’Etat de Palestine. Ce geste à la fois symbolique et historique, déjà annoncé en juillet, aussitôt décrié par Israël et regretté par les Etats-Unis, sera-t-il vécu comme une trahison par les juifs de France ? « Ce n’est pas le bon moment », lui lance « BHL ». L’argumentaire de l’essayiste rejoint celui du gouvernement israélien et du Conseil des représentants des institutions juives de France (CRIF) : cette reconnaissance, deux ans après le massacre du 7 octobre 2023, en Israël, perpétré par le Hamas, reviendrait à récompenser l’organisation terroriste.
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