plus de 65 000 personnes ont été tuées dans l’enclave depuis près de deux ans, selon le ministère de la santé gazaoui

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Un boycott d’Israël risque d’étouffer les voix dissidentes, craint le scénariste et réalisateur israélien Hagai Levi

Nombreux sont les artistes israéliens à vouloir quitter leur pays en raison de la guerre à Gaza, estime Hagai Levi, scénariste à la renommée internationale, qui craint qu’un boycott culturel de son pays n’affaiblisse encore plus les voix critiques du gouvernement.

L’auteur de séries à succès, comme Scènes de la vie conjugale ou En thérapie, est un critique virulent du blocus de Gaza, où plus de 65 000 personnes sont mortes depuis le début de la guerre. Mais il regrette la multiplication des appels au boycott d’Israël, qui risquent, selon lui, d’étouffer les voix critiques du premier ministre Benyamin Nétanyahou.

« Tout le monde autour de moi parle de la possibilité de quitter » Israël, a déclaré le scénariste de 62 ans à l’Agence France-Presse (AFP) début septembre au festival de Venise, où il présentait sa dernière série, Etty, qu’il a scénarisée et réalisée. La série, créée pour la chaîne télévisée franco-allemande Arte, explore le processus de « déshumanisation » des autres pour justifier la violence à leur encontre – un aspect qu’on retrouve dans le conflit en cours à Gaza, selon Hagai Levi.

« Ce que j’essaie de dire, c’est que lorsque la vie perd toute valeur parce que vous tuez tellement de monde, alors la valeur de la vie de vos propres citoyens devient insignifiante », insiste le scénariste.

Selon lui, les figures du divertissement pro-gouvernement s’exposent à la colère et à l’incompréhension : « Vous ne pouvez pas faire partie de ce qui se passe en étant un soutien conscient et actif et penser qu’il n’y aura pas de conséquences. Cela n’a aucun sens. »

Toutefois, « il faut faire la distinction… Je dirais que 90 % des gens dans la communauté artistique en Israël, que ce soit le cinéma, les arts plastiques ou la musique, se battent [contre la politique de leur gouvernement], ils sont dans les rues, et ils souffrent car il n’y a pas de budgets, moins de liberté d’expression », a-t-il soutenu. « Les boycotter, c’est en fait les affaiblir », a-t-il insisté.



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