Au Pakistan, au moins 12 soldats tués dans une embuscade des talibans pakistanais

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Des soldats de l’armée pakistanaise après une attaque contre le quartier général des paramilitaires de la Frontier Constabulary à Bannu, dans la province du Khyber Pakhtunkhwa (Pakistan), le 2 septembre 2025.

Au moins douze soldats ont été tués, samedi 13 septembre, dans une embuscade tendue par des talibans pakistanais, en pleine résurgence dans le nord-ouest du pays frontalier de l’Afghanistan, où les violences explosent. « Vers 4 heures du matin [1 heure à Paris], des assaillants postés des deux côtés de la route ont tiré à l’arme lourde sur un convoi de militaires et paramilitaires, 12 membres des forces de sécurité ont été tués », a dit à l’Agence France-Presse (AFP) un responsable de l’administration locale.

Lire l’analyse | Article réservé à nos abonnés Le Pakistan, confronté à une résurgence inédite des violences des talibans

Un officier de sécurité posté dans la zone a ajouté que les assaillants avaient saisi les armes du convoi. Le Tehrik-e-Taliban (TTP), mouvement des talibans pakistanais, a revendiqué un « assaut très sophistiqué » ayant permis de « saisir dix mitrailleuses et un drone ».

Il s’agit de l’une des attaques les plus meurtrières depuis des mois dans la province du Khyber Pakhtunkhwa, où le TTP, principal groupe rebelle islamiste du pays établi dans les zones montagneuses tribales, retrouve des méthodes des années 2000.

Base arrière

Jeudi, selon d’autres responsables locaux, sept paramilitaires avaient déjà été tués dans la même province lors d’échanges de tirs avec des combattants du TTP, un mouvement formé au combat en Afghanistan et qui se réclame de la même idéologie que les talibans afghans.

Pour Islamabad, ce sont ces mêmes talibans afghans, de retour au pouvoir à Kaboul depuis l’été 2021, qui favorisent cette résurgence. Le Pakistan accuse son voisin de ne pas déloger les groupes qui se servent de son sol comme base arrière pour l’attaquer. Kaboul dément fermement et renvoie l’accusation à Islamabad, l’accusant d’aider des groupes « terroristes », notamment la branche régionale de l’organisation Etat islamique (EI).

Depuis plusieurs semaines, des habitants de différents districts du Khyber Pakhtunkhwa assurent que sont apparues des inscriptions « TTP » sur les murs. Ils disent redouter de replonger dans les années de violences extrémistes qui ont déchiré l’ouest du Pakistan après qu’Islamabad est devenu un allié-clé des Etats-Unis dans leur « guerre contre le terrorisme » à la suite des attentats du 11 septembre 2001.

Dans le même temps, affirmait récemment à l’AFP un haut fonctionnaire local, « le nombre de combattants et d’assauts du TTP a augmenté ». Depuis le 1er janvier, selon un décompte de l’AFP, près de 460 personnes, en majorité des membres des forces de sécurité, ont été tuées dans des violences menées par des groupes armés en lutte contre l’Etat, au Khyber Pakhtunkhwa comme dans la province voisine du Baloutchistan.

Le Pakistan a connu en 2024 son année la plus meurtrière en près d’une décennie avec plus de 1 600 morts dans ces violences.

Le Monde avec AFP

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