

Le premier ministre belge, Bart De Wever, a déclaré, vendredi 12 septembre, regretter « profondément » la décision d’un festival en Belgique d’annuler un concert que devait diriger le chef d’orchestre israélien Lahav Shani, dont les positions vis-à-vis de l’offensive à Gaza ont été jugées ambiguës.
Cette annonce a « gravement terni la réputation de notre pays », a-t-il ajouté sur le réseau social X, soulignant qu’il avait reçu de « nombreuses questions » en provenance de l’étranger sur cette affaire. « Cette décision a légitimement suscité une grande consternation et a été qualifiée d’antisémite. Imposer une interdiction professionnelle à quelqu’un uniquement en raison de son origine est à la fois dangereux et irresponsable », a-t-il expliqué. Et exiger d’un artiste qu’il déclare par écrit quelles sont ses opinions politiques va « à l’encontre de l’essence même de la liberté artistique ».
L’Orchestre philharmonique de Munich devait se produire le 18 septembre au Festival de Flandre, à Gand (ouest de la Belgique), sous la direction de son futur chef d’orchestre, l’Israélien Lahav Shani. M. Shani, qui doit prendre ses fonctions à la tête de cet orchestre allemand pour la saison 2026-2027, est actuellement directeur musical de l’Orchestre philharmonique d’Israël.
« Amalgame »
Pour cette raison, les organisateurs de ce festival auraient souhaité qu’il prenne ses distances vis-à-vis de l’action du gouvernement israélien à Gaza. Or « nous ne sommes pas en mesure de fournir suffisamment de clarté sur son attitude à l’égard du régime génocidaire de Tel-Aviv », ont-ils écrit mercredi sur le site du festival pour justifier l’annulation. Jeudi, la direction du festival a publié un second communiqué confirmant sa décision.
Cette décision, qui a suscité une réaction furieuse de Berlin, a également été critiquée par le chef de la diplomatie belge, Maxime Prévot. « Cela me paraît être excessif. Il ne faut pas faire l’amalgame entre la communauté juive, les Israéliens, et la politique de M. Nétanyahou, qu’une grande partie de l’opinion publique israélienne condamne », a-t-il déclaré jeudi matin.
Le ministre de la culture allemand, Wolfram Weimer, a, lui, qualifié cette décision de « honte pour l’Europe ». « Sous le couvert d’une prétendue critique d’Israël, il s’agit ici d’un boycott culturel », a-t-il déclaré dans un communiqué.