
Au moins 68 personnes sont mortes, et des dizaines d’autres sont toujours portées disparues après le naufrage d’une embarcation transportant des migrants au large des côtes du Yémen, selon un bilan communiqué lundi 4 août par l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).
Abdusattor Esoev, chef de mission de l’OIM au Yémen, a fait savoir à l’Agence France-Presse (AFP) que « seulement 12 des 157 passagers avaient pu être secourus ». « Le sort des disparus reste inconnu », a-t-il ajouté. Un bilan précédent, émanant de sources de sécurité de la province méridionale d’Abyan, avait fait état dimanche d’au moins 27 morts dans le naufrage du bateau qui se dirigeait vers les côtes sud du Yémen, où « des embarcations de passeurs arrivent régulièrement ».
L’embarcation transportait principalement des migrants éthiopiens, selon la direction de la sécurité du gouvernorat d’Abyan, qui avait annoncé dimanche « une vaste opération pour repêcher les corps d’un grand nombre » de personnes mortes noyées.
Exploitation et abus
Au cours du mois dernier, au moins huit personnes avaient péri, et 22 étaient portées disparues après que des passeurs avaient forcé des migrants à se jeter à l’eau en mer Rouge, selon l’agence onusienne pour les migrations.
En dépit du conflit qui ravage le Yémen depuis 2014, la migration irrégulière à travers ce pays pauvre de la péninsule Arabique se poursuit, notamment en provenance d’Ethiopie, elle-même secouée par des violences ethniques. Chaque année, des milliers de migrants africains empruntent la « route orientale », traversant la mer Rouge à partir de Djibouti vers le Yémen, dans l’espoir de rejoindre ensuite les pays pétroliers du Golfe.
Selon l’OIM, « des dizaines de milliers de personnes se sont retrouvées bloquées au Yémen, qui subissent des abus et sont exploitées au cours de leur périple ». L’année dernière, l’OIM a recensé au moins 558 morts sur cette route, dont 462 à cause de naufrages.