En Chine, la décennie noire des avocats des droits humains

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Des militants brandissent des portraits de l’avocat Wang Quanzhang et du fondateur du site Internet 64 Tianwang, dédié aux droits de l’homme, Huang Qi, lors d’une manifestation à Hongkong, le 29 janvier 2019.

L’espace n’était pas large pour ceux qui osaient se saisir de dossiers sensibles mais il s’est encore resserré. C’est le constat que dressent plusieurs avocats chinois, dix ans après la grande vague de répression qui a redéfini la marge que le Parti communiste chinois (PCC) entend laisser aux femmes et hommes de droit acceptant de défendre ceux qui ont critiqué le régime ou qui, par leur engagement contre une injustice, ont été classés parmi ses ennemis. La date reste gravée : « 7.09 ».

Ce 9 juillet 2015 au matin et dans les jours qui suivent, environ 300 avocats et assistants juridiques sont la cible d’un raid de la police chinoise dans leurs cabinets à Pékin et ailleurs. Tous sont longuement interrogés, certains disparaissent pendant des mois. Dix d’entre eux sont condamnés à des peines d’emprisonnement dans les mois et années qui suivent leur arrestation. Dont Wang Quanzhang, finalement condamné à quatre ans et demi de prison en 2019, à l’issue d’une longue procédure, pour avoir au cours de sa carrière défendu des paysans expropriés ou des fidèles de la secte interdite du Falun Gong.

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