Les Etats-Unis satisfaits par la réponse du Liban à leur demande de désarmer le Hezbollah

2306


Sur cette photo publiée par le bureau de presse de la présidence libanaise, le président libanais Joseph Aoun, à droite, rencontre l’ambassadeur américain en Turquie et envoyé spécial pour la Syrie Tom Barrack, à Baabda, à l’est de Beyrouth, le 7 juillet 2025.

Un émissaire américain, Tom Barrack, s’est déclaré, lundi 7 juillet, « satisfait » par la réponse du Liban à la demande des Etats-Unis de désarmer le Hezbollah pro-iranien, sorti affaibli de sa dernière guerre avec Israël.

En visite à Beyrouth, M. Barrack a exhorté les dirigeants libanais à suivre l’exemple de la Syrie voisine, qui, selon lui, a entamé le dialogue avec Israël. Le Liban sera « laissé pour compte » s’il ne rejoint pas le camp du changement au Moyen-Orient, a-t-il dit. « Je suis incroyablement satisfait de la réponse » des autorités libanaises, a déclaré à des journalistes Tom Barrack, à l’issue d’un entretien avec le président, Joseph Aoun. « C’est réfléchi, c’est mûrement considéré. Nous élaborons un plan pour aller de l’avant. Ce que le gouvernement nous a donné était quelque chose de spectaculaire », a-t-il souligné.

Le contenu de cette réponse n’a été révélé ni par les autorités libanaises ni par l’émissaire américain.

Elu il y a six mois avec l’appui de l’Occident, M. Aoun s’est engagé à ce que l’Etat détienne le monopole des armes au Liban. Le président libanais a remis à l’émissaire américain « des idées pour une solution globale », selon la présidence.

Le Hezbollah exclut de « capituler »

Longtemps force politique dominante au Liban, le Hezbollah est la seule faction à avoir conservé ses armes après la guerre civile au Liban (1975-1990). Ce mouvement, dont l’arsenal comprend des missiles, est sorti très affaibli d’une guerre ouverte avec Israël (septembre-novembre 2024), avec sa direction quasiment décimée, avant un cessez-le-feu entré en vigueur le 27 novembre 2024.

Dimanche, son chef, Naïm Qassem, a affirmé que sa formation n’allait pas « capituler » ou rendre ses armes sous la menace. Il a ajouté qu’Israël devait d’abord appliquer l’accord de cessez-le-feu, en se retirant totalement du Liban et en arrêtant les frappes qu’il mène régulièrement dans le pays.

Lundi, de nouveaux raids israéliens meurtriers dans le sud du Liban, dont l’un contre un véhicule, ont fait deux morts, a déclaré le ministère de la santé. Israël affirme viser le Hezbollah dans ses frappes.

L’accord de cessez-le-feu stipule que le Hezbollah retire ses forces et démantèle toute infrastructure militaire dans le sud du pays. Il repose sur une résolution de l’ONU prévoyant le désarmement des milices sur l’ensemble du territoire libanais.

Lors d’une visite précédente à Beyrouth le 19 juin, M. Barrack, ambassadeur des Etats-Unis en Turquie et émissaire pour la Syrie, a demandé aux autorités libanaises de s’engager formellement à désarmer le Hezbollah.

« La clé de la région »

Lundi, l’émissaire américain, qui a aussi rencontré le chef du Parlement, Nabih Berri, un allié du Hezbollah, a souligné que ce mouvement était aussi « un parti politique ». « Le Hezbollah doit voir qu’il y a un avenir pour eux, que cette voie n’est pas uniquement dirigée contre eux », a-t-il dit, faisant miroiter « la paix et la prospérité ».

M. Barrack a par ailleurs averti le Liban qu’il serait « laissé de côté » s’il ne rejoignait le camp du changement dans la région, prenant l’exemple de la Syrie voisine. « Le dialogue a commencé entre la Syrie et Israël, tout comme le dialogue doit être réinventé par le Liban », a-t-il dit. Selon lui, le président, Donald Trump, est convaincu que « le Liban reste la clé de la région, il peut être la perle de la Méditerranée ».

La Syrie, où des islamistes ont pris le pouvoir en décembre, renversant Bachar Al-Assad, a estimé que les discussions sur un accord de paix avec Israël étaient « prématurées ».

Le ministre des affaires étrangères israélien, Gideon Saar, avait affirmé qu’Israël était « intéressé » par une normalisation avec la Syrie et le Liban, pays avec lesquels il est techniquement en état de guerre.

Le Monde avec AFP



Source link