Malgré un gouvernement pro-Trump, la Slovaquie est fragilisée par la guerre commerciale

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L’onde de choc, déclenchée à Washington par l’arrivée au pouvoir de Donald Trump, le 20 janvier, n’a pas mis longtemps à parvenir à Zilina, à 7 000 kilomètres de la capitale américaine. Dans une zone industrielle de cette ville du nord de la Slovaquie, Guenther Meyringer a rapidement vu son carnet de commandes s’assécher. L’homme dirige Asseco CEIT, une PME de 250 employés qui fabrique des robots destinés essentiellement aux usines automobiles.

Ses engins sont de petits chariots automatisés, qui transportent sans chauffeur des pièces détachées pesant plusieurs tonnes à l’intérieur des usines. « A partir de février ou de mars, nos clients se sont mis à réexaminer leurs décisions d’investissement. Ils se demandent tous ce que les droits de douane de Trump vont avoir comme conséquences pour eux », explique M. Meyringer, autrichien, qui a pris la tête de l’entreprise il y a trois ans.

Skoda, une marque automobile du groupe Volkswagen, a annulé un contrat. D’autres clients appliquent désormais des critères de rentabilité beaucoup plus stricts. « Ils veulent rentabiliser en un an, alors qu’il en faut normalement trois », regrette-t-il.

La Slovaquie, petit pays de 5,5 millions d’habitants, le quatrième plus pauvre de l’Union européenne en produit intérieur brut (PIB) par habitant, est en première ligne des droits de douane de Donald Trump. Le secteur automobile représente 11 % de son économie. Elle en est le premier producteur mondial par habitant, avec presque 200 véhicules pour 1 000 Slovaques les bonnes années. Pas moins de quatre constructeurs sont présents : Volkswagen, Stellantis, Jaguar Land Rover (JLR) et Kia. Pas de chance, avec l’acier et l’aluminium, c’est justement l’un des secteurs qui semblent obséder le président américain. Celui-ci a imposé des droits de douane de 25 % sur les importations aux Etats-Unis, effectif depuis le 3 avril pour les véhicules et depuis le 3 mai pour les pièces détachées.

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