« Si je tenais un couteau, vous ne me parleriez pas comme ça »

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Devant la prison de Condé-sur-Sarthe (Orne), le 11 juin 2025.

Sous le vernis de l’idéologie, les attentats islamistes recèlent parfois des motivations plus personnelles. Derrière l’éventail, presque infini, des « ennemis de l’islam » dont le meurtre est considéré comme légitime par la propagande djihadiste, le choix de sa cible par l’assaillant – simple passant, policier, « mécréant », juif, homosexuel… – révèle souvent ses haines les plus intimes.

Michaël Chiolo, un ancien adolescent nazi converti à l’islam radical au tournant de la vingtaine et âgé aujourd’hui de 33 ans, parcours qu’il qualifie lui-même de « singulier », a-t-il voulu assassiner des surveillants de prison à cause de son ressentiment à l’égard de l’administration pénitentiaire ou par amour pour son Dieu et le groupe Etat islamique (EI) ? Les deux, a-t-il expliqué, vendredi 27 juin, devant la cour d’assises spéciale de Paris, à l’occasion de son interrogatoire sur le fond.

« Ça faisait des années que je voulais faire le djihad dans le sentier d’Allah, ça faisait des années que je voulais attaquer l’administration pénitentiaire », a-t-il résumé, sans qu’on parvienne à comprendre laquelle de ces deux motivations avait engendré l’autre. Sa volonté de se venger de l’institution carcérale a-t-elle trouvé dans l’idéologie djihadiste une caution religieuse, ou est-ce son endoctrinement qui a fait naître en lui la pulsion de meurtre ?

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