La « brutalisation », une notion plus subtile qu’il n’y paraît pour évoquer la violence ambiante

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Le milliardaire américain Elon Musk écoute le président Donald Trump parler dans le bureau Ovale, à la Maison Blanche, à Washington, le 11 février 2025.

Histoire d’une notion. Depuis quelques années, les observateurs de la vie politique et médiatique cherchent un terme pour décrire l’accroissement de la violence dans le débat public et dans les rapports sociaux. Emmanuel Macron a évoqué, en mai 2023, un « processus de décivilisation ». Mauvaise pioche : « décivilisation » est le titre d’un livre du penseur d’extrême droite Renaud Camus (Fayard, 2011). S’en est donc suivie une polémique : l’Elysée a dû ramer à contre-courant, expliquant que le terme venait en réalité des écrits du sociologue allemand Norbert Elias (1897-1990).

Au sein de la droite dure, on aime le mot « ensauvagement », avec son fumet colonial, voire raciste. Et pourtant, c’est « brutalisation » qui semble aujourd’hui l’emporter. Brutalisation de la société par Emmanuel Macron, de la gauche par Jean-Luc Mélenchon, des échanges internationaux par Donald Trump… On croise désormais le mot sans arrêt.

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