

De l’aveu de certains invités, la réception donnée cette année à l’occasion de la fête de l’Europe, à Abidjan, était moins courue qu’à l’accoutumée. Dans la capitale économique ivoirienne, où « l’enjaillement » – l’amusement – est élevé au rang d’art de vivre, il manquait des habitués au sein du beau monde qui se pressait, le 15 mai, dans la bibliothèque nationale, le lieu choisi par la délégation de l’Union européenne pour cette célébration.
Plusieurs membres du gouvernement ivoirien étaient là – les autorités ont même illuminé aux couleurs du vieux continent le nouveau pont de la ville pendant plusieurs jours en signe d’amitié –, les ambassadeurs européens aussi, bien sûr, mais pas leur homologue américaine, Jessica Davis Ba. « On a peut-être tendance à surinterpréter tous les signes, mais tout de même, c’est la première fois depuis des années que l’ambassadeur américain n’est pas présent à la fête de l’Europe. On s’est tous demandé s’il fallait y voir un symptôme de la fin de notre alliance », confie un diplomate présent ce soir-là.
Après avoir occupé des postes au Nigeria, au Tchad et en Ethiopie, l’ambassadrice américaine Jessica Davis Ba a été la conseillère spéciale pour l’Afrique de la vice-présidente démocrate Kamala Harris, en 2021 et 2022. Mais c’est désormais la doctrine trumpiste que cette africaniste est chargée de mettre en œuvre à Abidjan. Si, lors de la fête de l’Europe, l’ambassadrice américaine avait quitté le pays, les Etats-Unis ne se désengagent pas de la Côte d’Ivoire pour autant –, en tout cas moins que ne le craignaient les plus hauts responsables ivoiriens il y a encore quelques semaines.
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