La coalition dite « noire-rouge » a été entérinée. Après plusieurs semaines de négociations, les conservateurs du prochain chancelier allemand Friedrich Merz ont signé lundi 5 mai leur contrat élaboré avec le parti de centre gauche SPD, scellant la formation du nouveau gouvernement qui doit être officiellement constitué mardi.
Le futur dirigeant doit notamment relancer l’économie en récession depuis deux ans, freiner l’essor du parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD) et soutenir le renforcement de la défense européenne face au désengagement stratégique américain.
« Si je suis élu demain et que les membres du cabinet sont ensuite confirmés, vous aurez un gouvernement déterminé à faire avancer l’Allemagne grâce à des réformes et à des investissements, un gouvernement qui s’efforcera dès le premier jour d’être fiable », a promis Friedrich Merz avant la cérémonie de signature.
Le contrat a été signé tour à tour par Friedrich Merz, en tant que président du parti démocrate-chrétien CDU, les chefs du parti social-démocrate (SPD) Lars Klingbeil et Saskia Esken, et Markus Söder, le président du parti bavarois CSU, allié à la CDU. « Nous vivons une période de changements profonds, de bouleversements majeurs et de grande incertitude », a souligné M. Merz. « C’est pourquoi nous savons qu’il est de notre devoir historique de mener cette coalition vers le succès. Nous sommes déterminés à y parvenir », a-t-il insisté, alors que l’extrême droite parie, elle sur un échec, et rêve de gagner les prochaines élections législatives de 2029. Certains sondages la donnent aujourd’hui en tête des intentions de vote.
« Construire des ponts »
M. Merz, 69 ans, doit être officiellement élu chancelier mardi par les députés du Bundestag, après la victoire de son camp conservateur aux élections législatives du 23 février. Il prendra le relais du social-démocrate Olaf Scholz, sévèrement battu à ce scrutin.
Sa coalition avec les Verts et les libéraux du FDP s’était effondrée le 6 novembre 2024, le soir même de la réélection de Donald Trump comme président des Etats-Unis, après des divergences incessantes sur les priorités budgétaires devenues insurmontables.
« Le nouveau gouvernement a plus que jamais besoin d’un véritable travail d’équipe », a souligné à cet égard Lars Klingbeil, futur vice-chancelier et ministre des finances. « La meilleure chose que l’on puisse faire dans une démocratie : trouver des solutions aux contradictions et construire des ponts », a estimé le nouvel homme fort du SPD.
