

Devant le Saint-Sépulcre, au cœur du quartier chrétien de Jérusalem, Ghassan Makhalfeh, 60 ans, parle d’une voix douce de la mort du pape François, une « perte pour l’Eglise », mais une perte aussi pour les Palestiniens. « Son empathie, il l’a donnée à tout le monde, à tous ceux qui souffrent. Pour les otages à Gaza, pour les enfants qui meurent à Gaza sous les bombes. Sans choisir son camp », insiste ce chrétien de 60 ans. « Nous avons tellement besoin de voix qui réclament un cessez-le-feu et la paix », ajoute l’homme, employé dans le secteur du tourisme.
Les Palestiniens savent que leurs soutiens ne sont pas nombreux. Le pape François avait eu des mots extrêmement forts pour condamner la guerre. Dans un message à l’occasion des célébrations de Pâques, lu par un de ses collaborateurs, il avait encore dénoncé dimanche la « situation humanitaire dramatique et ignoble » à Gaza, tout en alertant contre « le climat d’antisémitisme croissant ».
En décembre 2024, après un bombardement de l’armée israélienne sur Gaza, qui avait tué sept enfants d’une même famille, il avait exprimé son émotion et sa colère : « Hier, des enfants ont été bombardés. C’est de la cruauté, ce n’est pas la guerre. Je tiens à le dire, parce que cela me touche au cœur. » Symboliquement, le pape avait prié devant une crèche où le Christ reposait sur un keffieh noir et blanc, le symbole de la résistance palestinienne. Le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a rendu hommage au pape : « Nous avons perdu aujourd’hui un ami fidèle du peuple palestinien et de ses droits légitimes. »
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