
Dans La Chambre de Mariana, le roman de l’écrivain israélien Aharon Appelfeld, publié en Israël en 2006, et traduit en France deux ans plus tard aux Editions de l’Olivier, une mère confie, en 1943, son garçon de 12 ans à une amie d’enfance, une prostituée ukrainienne du nom de Mariana. La cité qui abrite la maison close dans laquelle elle vit n’est jamais nommée, mais ce pourrait être Czernowitz, la ville roumaine natale d’Appelfeld, passée sous domination soviétique quand se déroule le récit. Tout comme le garçon, Hugo, dépourvu de nom de famille, pourrait être, en partie, le petit Aharon. De sa cache, Hugo apprend l’extermination des juifs de la ville et le départ des troupes allemandes face à l’avancée de l’Armée rouge, une page d’histoire dont il est le témoin impuissant.