

Le président russe, Vladimir Poutine, a ordonné à ses troupes d’observer un cessez-le-feu en Ukraine à l’occasion de la fête de Pâques, du samedi 29 avril à 18 heures à Kiev jusque dans la nuit de dimanche à lundi à minuit, et a appelé Kiev à faire de même, au moment où les discussions en vue d’une trêve plus globale semblent dans l’impasse.
« Nous supposons que la partie ukrainienne suivra notre exemple », a-t-il ajouté, tout en ordonnant aux forces russes de se tenir prêtes à une « réponse immédiate et complète » en cas de « violations de la trêve » ou de « toute action agressive » de la part des soldats de Kiev.
Selon le chef de l’Etat russe, la réponse ukrainienne « montrera la sincérité du régime de Kiev, sa volonté et sa capacité à respecter les accords, à participer au processus de pourparlers de paix visant à éliminer les causes profondes de la crise ukrainienne ».
Le chef de l’Etat ukrainien, Volodymyr Zelensky a réagi en dénonçant une « tentative de [Vladimir] Poutine de jouer avec les vies humaines », sans toutefois se prononcer clairement sur la position de son pays concernant cette trêve.
Des tentatives de trêve pascale passées qui avaient échoué
La fête de Pâques, qui commémore la résurrection du Christ et est l’une des fêtes les plus importantes du calendrier chrétien, est célébrée cette année à la même date, dimanche 20 avril, par les catholiques et les orthodoxes. Des tentatives d’instaurer une trêve à l’occasion de Pâques en Ukraine ont déjà eu lieu à deux reprises depuis le début du conflit, en février 2022.
En avril 2022, une première initiative en ce sens, prise par le secrétaire général de l’Organisation des Nations unies, Antonio Guterres, ne s’était pas matérialisée du fait du refus de la Russie, qui avait jugé qu’un cessez-le-feu donnerait l’occasion à l’armée ukrainienne de se regrouper et de se réarmer.
L’année suivante, en janvier 2023, le patriarche de l’Eglise orthodoxe russe, Kirill Ier, avait exhorté les deux camps à interrompre les hostilités pour Pâques, et la Russie avait décrété un cessez-le-feu de trente-six heures, mais celui-ci avait été qualifié de « piège » par l’Ukraine, et les affrontements avaient continué.
Interrogés par l’Agence France-Presse après l’annonce de Vladimir Poutine, des soldats ukrainiens ont affirmé ne pas faire confiance à la Russie pour respecter une trêve.
Les efforts menés par Washington dans l’impasse
L’annonce d’une trêve intervient alors que les efforts de l’administration Trump pour trouver une issue au conflit en Ukraine paraissent dans l’impasse ces derniers jours, ce qui a provoqué l’irritation du président américain.
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Le locataire de la Maison Blanche a menacé vendredi de se retirer des négociations sur l’Ukraine, faute de progrès rapides dans les discussions séparées avec Kiev et avec Moscou que ses lieutenants ont depuis plusieurs semaines.
Le même jour, le Kremlin avait fait savoir qu’il considérait comme ayant « expiré » le moratoire sur les frappes contre les sites énergétiques, annoncé en mars pour trente jours mais dont la mise en œuvre restait floue. La Russie et l’Ukraine s’accusaient de surcroît presque quotidiennement de le violer.
Avant l’annonce de cette trêve limitée aux sites énergétiques, Donald Trump avait initialement proposé un cessez-le-feu inconditionnel et complet, dont le principe avait été accepté par Kiev sous la pression de Washington, mais écarté par Vladimir Poutine.