Sanctionnée financièrement par l’administration Trump, l’université de Columbia annonce des réformes

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Des policiers montent la garde devant l’université de Columbia, le jeudi 2 mai 2024, à New York (Etats-Unis).

Sanctionnée lourdement par la Maison Blanche, l’université de Columbia n’a pas tardé à réagir pour tenter d’inverser la situation. L’institution privée new-yorkaise, accusée par Donald Trump d’avoir laissé prospérer des manifestations propalestiniennes sur le campus, a annoncé, vendredi 21 mars, qu’elle allait engager des réformes drastiques.

L’accord est détaillé dans une lettre envoyée à l’administration du président américain qui avait donné une semaine à la prestigieuse université pour accepter ces dispositions si elle voulait ouvrir des négociations en vue d’obtenir à nouveau les 400 millions de dollars (368 millions d’euros environ) de subventions fédérales coupées par Washington depuis le retour au pouvoir du républicain. Ce dernier reproche à Columbia de ne pas avoir assez protégé ses étudiants juifs lors de manifestations jugées antisémites.

L’université, qui n’évoque jamais la question financière dans sa lettre, se dit prête à revoir totalement sa gestion des mouvements de protestation étudiants, à formaliser une définition de l’antisémitisme ou encore à réformer les départements d’études sur le Moyen-Orient, l’Asie du Sud et l’Afrique, que le gouvernement souhaitait placer sous « tutelle académique ».

Lire le récit | Article réservé à nos abonnés L’université de Columbia, foyer étudiant du mouvement propalestinien

Columbia, devenu depuis plus d’un an l’épicentre universitaire des manifestations contre la guerre menée par Israël à Gaza, a également écrit qu’elle allait se doter d’un nouveau service d’ordre, en embauchant « trente-six agents spéciaux » en cours de formation qui auront la possibilité d’« arrêter » des personnes ou de les expulser du campus quand cela sera jugé « approprié ». Le port du masque sera – sauf exceptions sanitaires notamment – banni du campus.

Se sentir « bienvenu et en sécurité »

L’objet des réformes annoncées est que « chaque étudiant, professeur et membre du personnel se sente bienvenu et en sécurité sur notre campus », a justifié, vendredi, dans un communiqué la présidente par intérim de Columbia, Katrina Armstrong.

Le gouvernement américain n’a pas réagi publiquement en début de soirée vendredi à cette lettre, notamment pour dire si ces termes sont suffisants pour lever les sanctions financières, mais c’est la première fois en plusieurs semaines de bras de fer que Columbia semble s’aligner sur la ligne de Donald Trump.

Début mars, la police fédérale de l’immigration a arrêté et placé en détention en vue de son expulsion une figure des manifestations propalestiniennes sur le campus, Mahmoud Khalil. L’affaire fait l’objet d’une bataille judiciaire. L’arrestation du jeune homme, pourtant titulaire d’une carte verte de résident permanent et qui était devenu un porte-parole du mouvement étudiant, a choqué aux Etats-Unis, notamment parmi les défenseurs de la liberté d’expression.

Le Monde avec AFP



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