Aux Etats-Unis, les dangers de la suppression massive de données par l’administration Trump

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Des poules sont prélevées pour être abattues, dans le cadre de la lutte contre la grippe aviaire, à New York, le 7 février 2025. Les publications d’études sur les nouveaux risques de transmission de la grippe aviaire chez l’homme, prouvant que l’épidémie allait se poursuivre, ont été supprimées des bases de données gouvernementales américaines.

Bases de données, archives, pages Web… Depuis son investiture à la présidence des Etats-Unis, le 20 janvier, Donald Trump mène un véritable autodafé numérique contre la mémoire administrative du pays. De nombreux contenus liés à la diversité, à l’identité de genre, à la recherche scientifique publique, au climat et à l’environnement ont été supprimés. Avant d’être, pour certains, remis en ligne de manière tronquée, falsifiée ou vidée de leur substance.

Rien que sur Data.gov, le catalogue « open data » (données ouvertes) du gouvernement fédéral, 2 400 bases de données ont disparu entre le 20 et le 22 janvier. Selon le porte-parole de l’administration des services généraux des Etats-Unis, « ces fluctuations quotidiennes résultent des ajouts et suppressions effectués dans les inventaires des agences gouvernementales », sans toutefois faire référence à l’investiture du président.

« Il ne s’agit pas simplement d’effacer des données », observe Samuel Goëta, sociologue spécialiste de l’open data à Sciences, Po qui y voit une manœuvre « au service d’une ambition plus vaste ». Car ces informations constituent des preuves capables de contrecarrer la communication politique de Donald Trump. Parce qu’elles menaçaient sa promesse de faire baisser le prix des œufs sous son programme « Make America Healthy Again » (« rendre sa santé à l’Amérique »), les publications d’études sur les nouveaux risques de transmission de la grippe aviaire chez l’homme et le chat domestique – prouvant que l’épidémie allait se poursuivre — ont par exemple été supprimées.

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