

Les déclarations sont volontaristes, les faits plus ambigus. Si les Européens se félicitent d’avoir commencé à prendre en main leur destin en matière de défense et de rester soudés derrière l’Ukraine, ils ne sont pas encore totalement crédibles. A la veille de la réunion des chefs d’Etat et de gouvernement européens, prévue à Bruxelles, jeudi 20 mars, les Vingt-Sept cherchent toujours le compromis qui leur permettra de tenir leur place dans le nouvel ordre mondial qui se dessine, depuis le retour à la Maison Blanche de Donald Trump.
Ils affirment désormais – c’est un changement majeur – qu’il leur faut travailler ensemble pour mieux se protéger dans un monde où les Etats-Unis pourraient ne plus financer leur sécurité et où les visées impérialistes de la Russie sont inquiétantes. Mais le plan Réarmer l’Europe de la Commission, qui doit accompagner l’effort de guerre des Vingt-Sept, n’est qu’une « première étape », comme l’a dit le président français, Emmanuel Macron, le 6 mars.
Il autorise les Etats membres à activer une « clause dérogatoire nationale », qui exonère leurs dépenses de défense des règles du pacte de stabilité et libère en théorie du joug budgétaire 650 milliards d’euros. Il prévoit aussi que la Commission empruntera 150 milliards d’euros, qu’elle leur prêtera ensuite à de bonnes conditions, et qu’elle organisera des achats conjoints d’équipements militaires. Pour autant, il est peu probable que les Vingt-Sept investissent 800 milliards d’euros dans leur réarmement.
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