Wall Street sur la pente descendante, perturbé par les incertitudes liées à la guerre commerciale lancée par Donald Trump

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Devant le bâtiment du New York Stock Exchange, à New York, le 11 mars 2025.

Dans un contexte de fortes incertitudes commerciales et économiques, Wall Street a terminé en baisse, jeudi 13 mars, prolongeant un mouvement de descente perceptible depuis plusieurs jours.

Le Dow Jones a cédé 1,30 % (à 40 813,57 points) et l’indice Nasdaq a reculé de 1,96 %. L’indice élargi S&P 500 a lâché 1,39 % à 5 521,52 points et est entré en zone de correction, c’est-à-dire qu’il a perdu 10 % depuis son plus haut de l’année atteint le 19 février.

La place américaine a été fortement bousculée par les nouvelles « menaces sur les droits de douane, l’incertitude entourant les représailles, [et], en conséquence, la possibilité d’une récession », résume auprès de l’Agence France-Presse (AFP) Sam Stovall de CFRA.

Donald Trump a menacé, jeudi, la France et l’Union européenne (UE) d’imposer des droits de douane de 200 % sur leurs champagnes, vins et autres alcools si les tarifs douaniers de 50 % annoncés par Bruxelles sur le whisky américain n’étaient pas abandonnés. Depuis son retour au pouvoir en janvier, le président américain a lancé toute une série d’offensives commerciales contre ses alliés comme ses concurrents, affirmant que les Etats-Unis étaient injustement traités dans les échanges internationaux.

Wall Street navigue à vue

L’UE a annoncé mercredi des droits de douane sur plusieurs produits américains, dont le bourbon, les motos ou les bateaux, en représailles aux surtaxes américaines de 25 % entrées en vigueur le même jour sur l’acier et l’aluminium. Ils devraient devenir effectifs le 1er avril, une journée avant les droits de douane dits « réciproques » voulus par Donald Trump.

Wall Street navigue à vue depuis plusieurs semaines, au gré des annonces et des rebondissements sur les taxes douanières, mais « le problème est que nous ne savons pas exactement jusqu’où cela va aller », avance M. Stovall.

Les investisseurs ont par ailleurs fait fi de la publication de l’indice des prix à la production aux États-Unis (PPI), qui mesure l’inflation côté producteurs. Sur un mois, l’indice n’affiche aucune progression, après une hausse de 0,6 % en janvier, d’après cette publication du ministère américain du travail américain. Les analystes l’attendaient, non pas à l’arrêt, mais en ralentissement à 0,3 %, selon le consensus publié par MarketWatch. En glissement annuel, l’indice a ralenti à 3,2 % contre 3,7 % en janvier.

Les chiffres d’inflation publiés mercredi (indice CPI) ont également été meilleurs qu’attendu. « Le marché aurait pu pousser un soupir de soulagement aujourd’hui en ce qui concerne les chiffres de l’inflation », mais il « continue à se concentrer sur la croissance, qui dépendra des droits de douane », observe M. Stovall.

Les « Sept Magnifiques » en recul

Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’Etat américains à dix ans s’est détendu à 4,27 %, contre 4,31 % la veille en clôture.

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Ailleurs, à la cote, les « Sept Magnifiques », le surnom donné aux grands noms du secteur technologique ont tous reculé : Tesla (− 2,99 %), Alphabet (− 2,53 %), Amazon (− 2,51 %), Meta (− 4,67 %), Apple (− 3,36 %), Microsoft (− 1,17 %) et Nvidia (− 0,15 %).

L’éditeur de logiciels professionnels créatifs Adobe a dégringolé (− 13,85 %), malgré des résultats supérieurs aux attentes pour le premier trimestre de son exercice décalé. Les investisseurs jugent ses prévisions pour le trimestre en cours décevantes.

Le géant américain des semi-conducteurs Intel s’est, lui, envolé (+ 14,60 %) après la nomination de Lip-Bu Tan comme nouveau patron, une figure perçue comme pouvant venir en aide à l’entreprise en difficulté. Mise en difficulté par son retard dans l’intelligence artificielle (IA), la société de Santa Clara (Californie) a lancé l’année dernière un plan social pour licencier 15 % de son personnel, a perdu sa place au sein du célèbre indice Dow Jones (remplacée par sa concurrente Nvidia) et a congédié Pat Gelsinger, le patron qui avait lancé une vaste réorganisation en 2021.

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Le Monde avec AFP

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