

En surplomb de la corniche reliant Hendaye à Ciboure, dans le sud du Pays basque français, se dresse une imposante maison de maître appelée Bordaberry. Doté d’un vaste parc, le domaine est aujourd’hui la propriété d’un complexe de résidences touristiques. Mais de 1948 à 1985, ce qui était alors un « aérium » et un « préventorium héliomarin », nommé « L’Enfant roi », a accueilli des centaines d’enfants, pour la plupart primo-infectés par la tuberculose.
Alertée par des témoignages d’anciens pensionnaires, Fanny Marlier, journaliste indépendante, a enquêté sur ce sombre huis clos, dans son essai Les Enfants sacrifiés des pensionnats sanitaires. Enquête sur un passé oublié, qui paraît mercredi 12 mars, aux éditions JC Lattès. « Lorsque l’on m’a parlé de ces faits de violences inouïes, de séparations brutales et d’enfermement, j’ai pourtant failli ne pas m’y intéresser. J’étais persuadée que d’autres avaient déjà raconté cette histoire », confie Fanny Marlier.
A sa grande surprise, le sujet est très peu documenté. Ses recherches la mènent sur un blog géré par Christophe Gorski, un ancien pensionnaire de L’Enfant roi. Elle y découvre des dizaines de témoignages relatant des faits de violences physiques et morales. D’anciens pensionnaires mentionnent d’autres établissements du même type. Beaucoup se trouvent au Pays basque – sont cités Le Nid marin et Bilkua, à Hendaye, ou la Fondation Emmanuel Mendelssohn, à Biarritz –, mais il en existe partout en France, situés le plus souvent près des côtes ou en montagne.
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