« La sécurité européenne est un objectif bien plus large que l’efficacité militaire défensive »

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Parmi les critiques les plus sévères adressées à l’Union européenne (UE), la plus fréquente concerne la lenteur de ses réactions. Elle serait un grand pachyderme incapable de se déplacer à la vitesse nécessaire pour rivaliser avec ceux capables de dicter le rythme de la communication politique et de décider seuls sans avoir besoin de se lancer dans nos liturgies communautaires typiques et épuisantes.

Pour recevoir des autorités communautaires et des dirigeants européens l’autorisation de faire, ou même simplement de dire quelque chose, l’UE aurait besoin de longues et de nombreuses réunions. Soit l’exact opposé de l’image donnée par le président américain, Donald Trump, signant, seul, des dizaines de décrets : symbole de la rupture dramatique entre les deux rives de l’Atlantique qui s’est produite au cours de ces tumultueuses dernières semaines.

Pourtant, avec les décisions prises par le Conseil européen le 6 mars, l’Union européenne conclut dix jours qui ont effacé, du moins pour l’instant, sa réputation de lenteur. Le sommet de Paris [le 17 février], la participation des principaux dirigeants européens au sommet de Londres [le 2 mars] et la réunion du Conseil européen de Bruxelles donnent l’image et la substance d’une Europe déterminée et rapide pour réagir à cette situation inédite.

Les décisions européennes vont dans la bonne direction. Elles ont été prises en vitesse, ce qui devient un élément fondamental dans le monde d’aujourd’hui, et montrent que la cohésion prévaut sur le continent. Le fait que Bruxelles ait décidé d’utiliser, pour réfléchir au financement de la défense européenne, le modèle commun qui a été la clé du succès du plan européen Next Generation EU pour sortir de la récession liée à l’épidémie de Covid-19 est également une bonne chose.

Insuffisante intégration économique

Il faut maintenant se pencher sur les deux étapes suivantes, essentielles pour éviter que ce succès ne soit qu’éphémère. Il est désormais clair que la politique de l’administration américaine est ouvertement hostile à l’UE, comme l’a expliqué [le 14 février] le vice-président J. D. Vance lors de la conférence sur la sécurité de Munich et comme l’ont confirmé les déclarations du président Trump, avec cette incroyable phrase : « L’UE a été créée pour arnaquer les Etats-Unis. »

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