En Colombie, près de 30 policiers et militaires séquestrés par un groupe dissident des FARC

2733


Des dissidents de la guérilla des FARC du front Dagoberto Ramos montent la garde au poste de contrôle d’une route près de Corinto, dans le Cauca, en Colombie, le 12 avril 2024.

Un groupe dissident des FARC a séquestré 29 policiers et militaires, avec le soutien présumé d’habitants, dans une enclave contrôlée par les guérilleros du sud-ouest de la Colombie, a annoncé, vendredi 7 mars, le ministère de la défense.

Le ministère a dénoncé dans son communiqué « la tentative d’homicide, puis la séquestration de 29 membres des forces de l’ordre » dans le département du Cauca. Les dissidents « non seulement recrutent des mineurs par la force, mais instrumentalisent et contraignent la population civile afin de chasser les forces de sécurité et d’empêcher les institutions de l’Etat d’assurer l’accès à la santé, à l’éducation et au travail (…) », selon le communiqué du ministère de la défense.

Des vidéos diffusées par les autorités montrent un char en flammes qui s’éloigne alors qu’un groupe de personnes lui jette des pierres. Sur d’autres vidéos, on voit la police antiémeute lancer des grenades fumigènes et avancer dans une rue au milieu de coups de feu.

Importantes concentrations de cultures de coca

Les événements se sont déroulés dans les municipalités d’Argelia et d’El Tambo, une région où se trouve l’une des plus importantes concentrations de cultures de coca, selon les Nations unies.

Le gouvernement affirme que l’Etat-Major central (EMC, groupe dissident des FARC) est responsable des actions, « menées avec cruauté » par des hommes « habillés en civil pour infiltrer et attaquer » des policiers et des militaires.

Dans un message sur X, le président colombien, Gustavo Petro, a affirmé que l’EMC agit avec « désespoir et utilise donc la population civile ». « Sa faiblesse militaire ne lui permet pas d’affronter l’armée », a-t-il estimé.

L’EMC menait des négociations de paix avec le gouvernement depuis octobre 2023 mais s’est scindé en deux factions en 2024. Le groupe dissident, dirigé par un commandant se faisant appeler Ivan Mordisco, opère dans cette région et s’est retiré des négociations en multipliant les actions violentes contre les forces de l’Etat. L’autre faction, dirigée par un homme surnommé « Calarca », poursuit les pourparlers.

Le Monde Mémorable

Testez votre culture générale avec la rédaction du « Monde »

Testez votre culture générale avec la rédaction du « Monde »

Découvrir

La Colombie traverse sa plus importante vague de violence de la dernière décennie, avec différents foyers dans le nord-est et le sud-ouest du pays. Celle-ci met en difficulté les démarches du gouvernement visant à désarmer tous les groupes armés colombiens afin de faire cesser un conflit interne qui dure depuis six décennies.

Le Monde avec AFP

Réutiliser ce contenu



Source link