« J’ai toujours été fasciné par la rencontre de ma famille avec l’histoire et avec la religion »

2051


Jean-Louis Debré, à Paris, le 7 septembre 2006.

On connaît sa carrière d’homme d’Etat, lui qui fut ministre de l’intérieur, président de l’Assemblée nationale et du Conseil constitutionnel. Jean-Louis Debré, mort dans la nuit de lundi à mardi à l’âge de 80 ans, était aussi un passionné de littérature, ainsi que le descendant d’une riche histoire familiale, où la (géo)politique se mêlait au religieux. En 2016, Le Monde des religions, dans le cadre de la rubrique « Ma bibliothèque idéale », l’interrogeait sur son livre favori : Chien blanc (1970), de Romain Gary (1914-1980). L’occasion pour lui d’évoquer ce passé, ses ancêtres, et à travers eux sa vision d’une laïcité ouverte et protectrice.

Pourquoi Romain Gary, et pourquoi « Chien blanc » ?

Jean-Louis Debré : Admirateur du général de Gaulle, grand résistant, Romain Gary avait noué avec ma famille des liens d’amitié. Même si une trentaine d’années nous séparait, une personnalité comme la sienne ne pouvait me laisser indifférent. Il avait déjà publié Les Racines du ciel, qui lui avait valu son premier Goncourt en 1956 ; il était célèbre. Un jour, j’osai lui demander quel était parmi ses livres celui dont il se sentait le plus fier. Chien blanc, me répondit-il sans hésitation. Deux jours plus tard, je reçus le roman avec une dédicace. Je passai la nuit avec ce livre sans parvenir à en sortir.

Il vous reste 81.28% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.



Source link