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
Ils sont riches, disposent d’un bon niveau d’éducation et sont perçus comme politiquement fiables. Un critère important depuis la reprise en main de Hongkong par Pékin, qui a écrasé le mouvement démocratique. Xiao Juan, 39 ans, son mari et leurs trois enfants avaient donc le profil idéal, pour participer au « top talents », un programme qui offre des visas de résident permanent aux personnes qui gagnent plus de 2,5 millions de dollars de Hongkong (306 000 euros) par an ou sont diplômées d’une des 199 universités prestigieuses listées par les autorités, dont 20 sont chinoises.
Lancé en décembre 2022, ce programme d’immigration doit permettre d’augmenter la population de Hongkong, malmenée par un vieillissement accéléré, des années de Covid-19 qui ont vu des expatriés plier bagage et une répression politique qui a poussé ceux qui n’ont pas été envoyés en prison à fuir à Londres, à Taïwan ou ailleurs loin du pouvoir chinois. Comme Xiao Juan, 95 % des sélectionnés pour le visa viennent de Chine continentale.
Sous la coupe du PCC
Le non-dit du programme est que cette nouvelle population est déjà habituée à vivre sous la coupe du Parti communiste. Même s’ils s’en éloignent aussi un peu, ils ne fuient pas le régime comme l’ont fait des vagues de migrants chinois dans les années qui suivirent la fondation de la République populaire. Ils n’ont pas cette tradition de liberté d’expression, de presse indépendante, de partis d’opposition et de manifestations qui caractérisaient Hongkong avant l’imposition de la draconienne loi sur la sécurité nationale, à l’été 2020.
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