La Côte d’Ivoire et le Burkina Faso, à nouveau frères ennemis

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Le président ivoirien, Alassane Ouattara (à gauche) et le chef de la junte burkinabée, le capitaine Ibrahim Traoré.

En seulement deux ans, la frontière entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso est devenue la plus inflammable d’Afrique de l’Ouest. Dans une région divisée entre les Etats dirigés par des militaires putschistes et des civils, elle fait figure de ligne de démarcation où chaque incident menace de dégénérer en véritable crise.

Dernier en date, l’arrestation de trois agents des eaux et forêts ivoiriens le 7 février par les Volontaires pour la défense de la patrie (VDP), des supplétifs civils de l’armée burkinabée, sur un site d’orpaillage situé à Kalamon, à quelques centaines de mètres de la frontière burkinabée. Aussitôt, les réseaux sociaux se sont affolés, tant les circonstances semblaient rappeler celles qui ont mené à la détention de septembre 2023 à décembre 2024 de deux gendarmes ivoiriens par les autorités de Ouagadougou.

Cette fois-ci, l’affaire ne s’est pas envenimée : après quelques heures, les agents des eaux et forêts ont été libérés. Mais les craintes qu’a suscité l’accroc sont révélatrices de l’extrême méfiance qui règne entre les deux Etats.

Chacun a ainsi renforcé son arsenal ces derniers mois. Fin octobre 2024, la Côte d’Ivoire a signé un accord de coopération militaire avec la Turquie, qui fournit également des drones militaires au régime burkinabé. En juin, elle avait déjà acheté à la Chine, des « vecteurs aériens de dernière génération », tandis qu’en 2023, elle avait passé commande auprès de la France de systèmes de brouillage anti-drones.

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