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
La Cybersecurity and Infrastructure Security Agency (CISA), l’administration fédérale américaine chargée de la protection informatique des Etats-Unis, a mis sur pause tous ses travaux liés à la sécurisation des élections, selon un mémo interne consulté par la presse américaine.
Selon ce document interne, la CISA, qui joue un rôle similaire à celui de l’Agence nationale de la sécurité de systèmes d’information (Anssi) en France, a lancé un audit de tous ses programmes liés à « la sécurité des élections et à la lutte contre la mésinformation et la désinformation ». Dans l’attente de la fin de cet audit, tous ces programmes sont mis en pause, et les employés qui y étaient affectés ont été placés en congé administratif. En parallèle, l’agence a perdu environ 130 employés, en raison des coupes budgétaires décidées par la nouvelle administration, rapporte l’agence Associated Press.
Nommée par Donald Trump, la directrice par intérim de la CISA, Bridget Bean, explique que ces mesures sont liées au décret signé par le président américain sur la « fin de la censure fédérale ». Les républicains affirment depuis plusieurs années, sans preuves, que les grandes entreprises du numérique et l’administration Biden ont conspiré pour « censurer » les voix conservatrices en ligne. Un procès intenté contre la CISA sur ce thème avait été annulé par la Cour suprême en juin 2024.
Théories du complot
Donald Trump affirme par ailleurs régulièrement, là encore sans preuves, que sa défaite électorale en 2020 était liée à des « fraudes massives » organisées par le Parti démocrate. Ses proches alliés, dont Elon Musk, affirment que la gauche américaine est à la tête d’un vaste complot visant à permettre à des immigrés illégaux de voter.
Plusieurs personnalités de l’ultradroite américaine, dont les présentateurs vedettes de Fox News Tucker Carlson et Sean Hannity, ont également largement diffusé l’idée que le fabricant de machines à voter Dominion avait truqué les résultats des élections en faveur des démocrates. Aucune preuve de malversations n’a jamais été apportée, et Fox News, ciblée par une plainte de Dominion, a accepté de verser près de 790 millions de dollars (754 millions d’euros) à l’entreprise.
Aux Etats-Unis, le sujet de la cybersécurité des élections revêt une importance particulière en raison de l’utilisation généralisée de machines à voter pour toutes les élections. Ces appareils sont notamment audités par la CISA.