Le maire de New York se dit prêt à collaborer davantage avec Donald Trump sur l’immigration

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Eric Adams, maire de New York, le 13 février 2025.

Le maire de New York a affirmé, jeudi 13 février, vouloir collaborer davantage avec l’administration Trump en matière d’immigration, se disant notamment prêt à ouvrir les portes de la prison de Rikers Island aux agents fédéraux, quitte à fragiliser le statut de « sanctuaire » de la mégalopole.

L’édile Eric Adams a reçu jeudi Tom Homan, chargé par le président américain de la politique d’expulsion massive des immigrés en situation irrégulière. Les deux hommes ont discuté de la façon de « travailler ensemble pour expulser de notre ville les gangs violents de migrants », selon un message publié par le maire sur X. « Nous travaillons à la mise en œuvre d’un décret présidentiel qui rétablira la possibilité pour les agents de l’ICE [l’agence fédérale chargée du contrôle des frontières et de l’immigration] d’opérer à Rikers Island », la plus grande prison de la ville, a écrit le maire.

Depuis l’adoption en 2014 du statut de « sanctuaire », censée limiter la coopération de New York avec la politique fédérale en matière d’immigration, l’ICE n’y avait plus de bureaux, ce qui lui permettait de faciliter le transfert des détenus directement vers des centres de rétention en vue de leur expulsion.

Cette fois, a précisé le maire, les agents fédéraux de l’immigration seront affectés pour aider les « enquêtes criminelles, en particulier celles concernant les criminels violents et les gangs ». « J’ai dit clairement que je voulais travailler avec la nouvelle administration fédérale, pas lui faire la guerre », a insisté l’ancien capitaine de police devenu maire d’une ville qui a accueilli selon lui plus de 230 000 migrants depuis 2022. Il a également évoqué la possibilité « d’intégrer plus de détectives de la police new-yorkaise » au sein des polices fédérales sur ce thème.

Inquiétude de la gauche new-yorkaise

Depuis plusieurs mois, le maire rapproche ses positions sur l’immigration de celles du président républicain. De son côté, l’administration Trump a demandé lundi aux procureurs fédéraux de Manhattan d’abandonner les poursuites pour corruption à l’encontre d’Eric Adams, arguant notamment que celles-ci l’empêchaient de « consacrer toute son attention et ses ressources à la lutte contre l’immigration ». Cette affaire a provoqué jeudi la démission de la procureure fédérale de Manhattan chargée du dossier.

Dans un communiqué commun, plusieurs élus de l’aile gauche du conseil municipal de New York ont déploré une démarche « inquiétante » et illégale au regard de la législation locale. « Cette annonce ne fait que renforcer l’inquiétude au sujet d’un maire qui donne la priorité aux intérêts de l’administration Trump plutôt qu’à ceux des New-Yorkais », ont dénoncé ces élus démocrates.

Pour l’ONG Immigrant Defense Project, Eric Adams « s’est efforcé de s’attirer les faveurs du président Donald Trump » ces dernières semaines dans l’espoir de voir « les poursuites pour corruption [à son encontre] abandonnées ».

Mercredi, la ministre américaine de la justice Pam Bondi a par ailleurs annoncé l’ouverture de poursuites contre les autorités de l’Etat de New York en raison de son rôle de « sanctuaire ».

Le Monde avec AFP

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