En Haïti, l’enfance volée par les gangs et l’impunité

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Des personnes déplacées par des attaques de gangs armés se réfugient dans la mairie du quartier de Kenscoff de Port-au-Prince, en Haïti, le 10 février 2025.

« Il s’agit d’une offensive, d’un assaut brutal contre l’enfance elle-même. » C’est en ces termes que Rawya Rageh, conseillère à Amnesty International pour les situations de crise, résume les effets de la violence des gangs sur les enfants de Port-au-Prince, la capitale haïtienne. Ce constat accablant a servi de titre au rapport publié mercredi 12 février par cette organisation internationale de défense des droits humains. Le document de 76 pages résume le travail d’enquête effectué durant plusieurs mois – dont deux semaines sur le terrain, en septembre 2024 –, par un binôme de chercheuses, dont Mme Rageh.

Alors que 80 % de l’agglomération de Port-au-Prince est contrôlée par ces bandes criminelles qui sévissent depuis plusieurs années dans le pays caribéen de 11 millions d’habitants, « il est apparu très clairement, dans les témoignages des enfants, que pratiquement tous les aspects de leur vie ont été bouleversés par la violence », indique au Monde cette enquêtrice, qui, avec son équipière, a réalisé, entre autres, une cinquantaine d’entretiens avec des mineurs âgés de 10 à 17 ans dans la capitale haïtienne et plusieurs communes environnantes. Les enfants de Port-au-Prince « ne peuvent plus aller à l’école ou jouer dans la rue : ils ne peuvent plus profiter de l’enfance en tant que telle », se désole cette ancienne journaliste égyptienne.

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