La Chine dénonce « la mentalité de guerre froide » des Etats-Unis en Amérique centrale

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Le porte-parole du ministère des affaires étrangères chinois, Lin Jian, lors d’une conférence de presse à Pékin, le 20 mars 2024.

La Chine a dénoncé, vendredi 7 février, la « mentalité de guerre froide » des Etats-Unis en Amérique latine. Ce refroidissement entre Pékin et Washington survient autour du canal de Panama, après une tournée de Marco Rubio en Amérique centrale, sa première en tant que chef de la diplomatie américaine. Ce dernier a menacé de prendre des mesures contre le Panama si celui-ci ne procédait pas à des changements immédiats pour réduire l’influence supposée de la Chine sur le canal.

En réponse, la Chine a fustigé, vendredi, des « propos mensongers » du secrétaire d’Etat américain et « empreints de mentalité de guerre froide », déclarant qu’elle avait officiellement protesté auprès de Washington. « Ces propos contiennent des accusations infondées contre la Chine » et « sèment délibérément la discorde » entre la Chine et l’Amérique latine, a souligné dans un communiqué un porte-parole du ministère des affaires étrangères chinois.

Dès son investiture, le 20 janvier, le président américain, Donald Trump, avait dit vouloir « reprendre » le contrôle du canal du Panama, stratégique pour le commerce mondial, pour contrer ce qu’il présente comme l’influence de la Chine. Construit par les Etats-Unis et inauguré en 1914, le canal, long de 80 kilomètres, est passé sous contrôle panaméen à la fin de 1999.

Selon Washington, l’influence croissante de la Chine autour du canal, par lequel transite 40 % du trafic de conteneurs américain, menace les intérêts américains et pourrait permettre à Pékin de paralyser le trafic en cas de conflit.

Retrait du Panama des « nouvelles routes de la soie »

Le président panaméen, José Raul Mulino, a confirmé, jeudi, le retrait de son pays du projet d’infrastructures chinois des « nouvelles routes de la soie ». Axe central de la stratégie chinoise pour accroître son influence à l’étranger, ce projet, auquel plus d’une centaine de pays ont adhéré, vise notamment à construire des infrastructures maritimes, routières et ferroviaires, principalement dans les nations en développement. Marco Rubio avait qualifié la décision du Panama de « grand pas » pour renforcer les relations avec Washington.

« La Chine s’oppose fermement à ce que les Etats-Unis utilisent la pression et la coercition pour dénigrer et saper la coopération » dans le cadre de ce projet, a déclaré vendredi Lin Jian, un porte-parole du ministère des affaires étrangères chinois. « Nous déplorons profondément » le retrait du Panama et espérons qu’il « écartera les interférences extérieures et prendra la bonne décision », a-t-il ajouté lors d’une conférence de presse.

Selon les détracteurs occidentaux des « nouvelles routes de la soie », ce projet risque d’enfermer certains pays membres dans la dette et favorise les entreprises chinoises au détriment des économies locales. « Les attaques et l’ingérence de la partie américaine dans la coopération en la matière révèlent une fois de plus sa nature hégémonique », a déploré vendredi le ministère des affaires étrangères chinois dans son communiqué.

Le Monde avec AFP

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