![](https://europressdigest.com/wp-content/uploads/2025/02/1738909787_1b084f3_sirius-fs-upload-1-xkdhkkm6mt5h-1738862981714-883599-1024x683.jpg)
![Laila Soueif, mère de l’opposant égyptien emprisonné Alaa Abd El-Fattah, devant le 10 Downing Street, à Londres, mercredi 5 février 2025.](https://img.lemde.fr/2025/02/06/0/0/6000/4000/664/0/75/0/1b084f3_sirius-fs-upload-1-xkdhkkm6mt5h-1738862981714-883599.jpg)
Jeudi 6 février, le soleil est radieux sur Downing Street. Big Ben vient de sonner 10 heures, un taxi dépose Laila Soueif, 68 ans, devant les grilles du 10 Downing Street. Il y a exactement 130 jours, le 29 septembre 2024, cette célèbre militante égyptienne des droits de l’homme a commencé une grève de la faim pour alerter sur l’incarcération sans fin de son fils, Alaa Abd El-Fattah, une des figures de la révolution égyptienne de 2011, actuellement dans les geôles du président Abdel Fattah Al-Sissi. Presque tous les matins depuis l’automne, cette professeure de mathématiques à l’université du Caire, sœur de l’écrivaine Ahdaf Soueif, se plante devant la célèbre adresse londonienne, siège de l’exécutif britannique, pour pousser ce dernier à agir, son fils ayant comme elle la double nationalité, égyptienne et britannique.
Laila Soueif est une mère courage : le visage émacié sous un épais casque de cheveux blancs, elle ne boit plus que du café chaud, du thé, des boissons minéralisées et ne compte pas s’arrêter avant la libération de son fils. Elle a perdu plus de 20 kilos et s’affaiblit de jour en jour. « Je tiens toujours sur mes pieds, je continuerai ma grève de la faim tant qu’Allah le voudra, quoi qu’il arrive », explique-t-elle d’une voix affaiblie mais assurée. Toute sa vie d’adulte, avec son époux, Ahmed Seif El Islam (mort en 2014), cette intellectuelle de gauche a bravé la répression policière et le régime du président Hosni Moubarak avant celui de Sissi. Ses deux filles, Mona et Sanaa, et son fils, Alaa, ont repris sa quête de justice.
Il vous reste 71.97% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.