deux mineurs mis en examen et incarcérés

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Des roses devant le collège Montaigne, où était scolarisé l’adolescent poignardé à mort par deux autres mineurs, à Paris, le 27 janvier 2025.

Deux mineurs de 16 et 17 ans ont été mis en examen, lundi 27 janvier, et placés en détention provisoire dans l’enquête sur la mort d’un adolescent de 14 ans, poignardé après avoir résisté au vol de son portable, vendredi soir à Paris, a rapporté le parquet.

Les deux mineurs, qui avaient été interpellés rapidement après les faits, ont été mis en examen pour « extorsion avec violences ayant entraîné la mort sur Elias B., et violences volontaires sur mineur de 15 ans sans incapacité sur son ami », a précisé le parquet.

Elias B. sortait de son entraînement de football, vendredi, peu avant 20 heures, au stade Jules-Noël, dans le sud du 14ᵉ arrondissement, lorsque les deux mineurs lui ont réclamé son portable. En réponse à son refus, un violent coup de couteau lui a été porté à l’épaule, avaient relaté une source policière et le parquet.

Un ami, qui était avec lui, « a effectué les gestes de premiers secours et [a] permis d’identifier les agresseurs », avait précisé le ministère public. Conduite à l’hôpital avec un pronostic vital engagé, la victime est morte samedi midi.

Connus de la justice

Les deux mineurs, résidant dans le 14ᵉ arrondissement, ont été interpellés peu de temps après les faits et placés en garde à vue. Selon le préfet de police, Laurent Nuñez, interrogé sur RTL lundi matin, « l’un a reconnu la tentative d’extorsion et le coup de couteau mortel ». Le vol de portable « était le seul mobile, et il ne connaissait probablement pas la victime », a précisé le préfet.

Les deux garçons étaient connus de la justice, selon le parquet. L’un avait fait l’objet d’une mesure éducative judiciaire en décembre 2023 pour des faits de vols et extorsion. Ils avaient tous les deux été présentés à la justice le 30 octobre 2024 pour des faits de vol commis avec violence. Ils avaient par ailleurs interdiction d’entrer en contact entre eux.

L’enquête, ouverte initialement pour « tentative d’homicide sur mineur de moins de 15 ans et extorsion avec arme », a été requalifiée samedi en « extorsion suivie de mort, crime faisant encourir la perpétuité », d’après le parquet. Les investigations sont menées par le 3e district de la police judiciaire parisienne.

La mort d’Elias B. a suscité de nombreuses réactions. Son club de foot, le PO, a exprimé sur son site et ses réseaux sociaux son « immense douleur » après la mort de ce joueur U15 (moins de quinze ans), victime d’« une épouvantable agression ».

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La maire écologiste de l’arrondissement, Carine Petit, a déclaré sur BFM-TV avoir reçu « des signaux d’alerte, il y a un peu plus d’un an », concernant « un petit groupe de jeunes [qui] rentrait dans le centre sportif, agressait, violentait ou menaçait de manière plus ou moins grave » les habitués du stade. L’élue a précisé avoir « apporté des réponses » à cette situation, mais ces mesures « n’ont pas suffi » pour les deux mineurs, a-t-elle relevé.

« Montée en puissance »

Dans un communiqué, la sénatrice Les Républicains (LR) et ancienne ministre Marie-Claire Carrère-Gée, élue de l’arrondissement, a dénoncé « la ghettoïsation de tant de quartiers du 14ᵉ arrondissement ». Pour elle, Carine Petit et la maire PS de Paris, Anne Hidalgo, se voilent « la face sur la grave insécurité qui y règne ».

Le préfet Nuñez a de son côté déploré « une montée en gamme, une montée en puissance de la violence chez les mineurs, qui devient insupportable ». Pour « certaines catégories de faits, je pense notamment aux vols [avec] violences dans l’agglomération parisienne, un tiers des mis en cause sont des mineurs », a-t-il ajouté.

Le ministre de l’intérieur, Bruno Retailleau, s’est dit, lui, « horrifié par cette violence gratuite, résultat d’une perte de repères et de l’effondrement de l’autorité », samedi sur X, et a dénoncé un acte « de barbares ». Pour sa part, le garde des sceaux, Gérald Darmanin, a réuni, lundi, l’ensemble des procureurs « afin de leur donner les instructions de politique pénale » en réponse aux récents « faits de violences inacceptables ».

Le Monde avec AFP

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