

Le nombre de victimes de la violence des groupes armés qui sèment la terreur à Haïti depuis plusieurs années a franchi un palier vertigineux en 2024 : le pays caribéen, en proie à une profonde crise politique et sécuritaire, compte désormais plus d’un million de personnes déplacées à l’intérieur de ses frontières, selon le dernier bilan de l’Organisation internationale des migrations. « Ce sont exactement 1 041 000 personnes, dont beaucoup ont été déplacées plusieurs fois, qui luttent contre une crise humanitaire qui s’intensifie », a précisé, mardi 14 janvier, l’Organisation des Nations unies (ONU) dans un communiqué. Alors que 315 000 Haïtiens avaient déjà été contraints de fuir leur domicile fin 2023, le nombre de déplacés a « triplé en un an », déplore l’ONU. Ce chiffre représente près de 10 % de la population de ce pays pauvre de 11 millions d’habitants.
Sur fond de multiplication des exactions commises par les gangs, l’année 2024 aura également été nettement plus meurtrière que les précédentes. Dans un communiqué publié le 7 janvier, le Bureau des droits humains des Nations unies recensait « au moins 5 601 » homicides dans le pays l’an passé, « soit une hausse de plus de 1 000 personnes par rapport au nombre total de tués en 2023 », qui correspondait pourtant déjà à un record. Le bilan onusien faisait également état de 2 212 blessés et de 1 494 enlèvements contre demande de rançon. Seul ce dernier chiffre était en baisse : en 2023, les bandes criminelles avaient kidnappé près de 1 000 personnes de plus.
Il vous reste 74.86% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.