Au procès de l’assassinat de Samuel Paty, les avocats de Brahim Chnina et d’Abdelhakim Sefrioui ébranlent la thèse de l’accusation

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Plaque commémorative placée devant le collège du Bois d’Aulne, à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines), où exerçait Samuel Paty. Ici, en octobre 2023.

Le principal enjeu du procès de l’assassinat de Samuel Paty réside dans le sort que la cour d’assises spéciale de Paris réservera à un duo d’accusés dont les destins sont inextricablement mêlés. Brahim Chnina et Abdelhakim Sefrioui ne se connaissaient pas avant le 7 octobre 2020. A compter de cette date, et jusqu’à la mort de Samuel Paty, neuf jours plus tard, ils se sont pourtant embarqués dans une campagne de dénigrement en ligne qui désignera l’enseignant comme une cible à un troisième homme qu’ils ne connaissaient pas, Abdoullakh Anzorov, l’assassin du professeur d’histoire-géographie.

Depuis le début du procès, les deux hommes cohabitent dans le box des accusés. Tout les oppose a priori. Brahim Chnina, le père de la collégienne dont le mensonge a déclenché la tragédie, est décrit comme un homme serviable et généreux, pratiquant un islam modéré et qui a consacré sa vie à l’aide aux personnes handicapées. A l’inverse, Abdelhakim Sefrioui traîne une sulfureuse réputation d’agitateur islamiste obsessionnel et de père tyrannique.

Pendant ces six semaines de débats, le premier est resté prostré, éteint, « écrasé », selon l’une de ses avocates, Me Louise Tort, par l’immensité du crime qui lui est reproché. Il a aujourd’hui 52 ans, mais après quatre années de détention provisoire, il en fait vingt de plus. A ses côtés, Abdelhakim Sefrioui, 65 ans, infatigable ergoteur, preneur de notes inépuisable, ressemble à une éternelle toupie qui s’effondrerait sur elle-même si elle s’arrêtait de tourner.

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