le Danemark a décidé de ne pas extrader vers le Japon le militant écologiste, qui a été libéré après cinq mois de détention au Groenland

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Le militant Paul Watson arrive au tribunal de Nuuk, au Groenland, le 2 octobre 2024.

Le Danemark a décidé, mardi 17 décembre, de ne pas extrader vers le Japon le militant écologiste américano-canadien Paul Watson, qui a été libéré à 8 h 46 heure locale (11 h 46 à Paris), selon la police du Groenland.

M. Watson, 74 ans, avait été arrêté, le 21 juillet, au cours d’une brève escale au Groenland, après la relance d’une demande émise par le Japon en 2012 par une notice rouge d’Interpol. L’écologiste était alors en route avec son navire, le John-Paul-DeJoria, pour intercepter un navire-usine baleinier nippon flambant neuf. Paul Watson était depuis en détention provisoire dans la prison de Nuuk, au Groenland.

Après être sorti, le militant a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) que son arrestation « a[vait] attiré l’attention de la communauté internationale sur la poursuite des opérations illégales de chasse à la baleine par le Japon »« Ces cinq mois ont été une extension de la campagne » de lutte contre cette chasse, a-t-il ajouté.

Le Danemark a fondé son refus d’extrader sur « la durée totale de la détention de Paul Franklin Watson après son arrestation, le 21 juillet 2024, et jusqu’à ce qu’une éventuelle décision d’extradition puisse être exécutée, et sur [le] fait que les actes pour lesquels l’extradition est demandée remontent à plus de quatorze ans, ainsi que [sur] la nature de [ces] actes », selon la décision de justice consultée par l’AFP.

« Le combat n’est pour autant pas terminé »

« Le Japon a tenté de faire taire un homme dont le seul crime est d’avoir dénoncé l’illégalité du massacre industriel maquillé en recherche scientifique », a réagi auprès de l’AFP un de ses avocats, François Zimeray. Paul Watson « va pouvoir reprendre son action pour le respect de la nature, qui est aussi un combat pour l’humanité et la justice », a-t-il ajouté. « Nous sommes fiers d’avoir mené aux côtés de ses proches ce combat judiciaire et politique. »

Pour un autre de ses conseils, « le combat n’est pour autant pas terminé ». « Nous allons devoir maintenant attaquer la notice rouge et le mandat d’arrêt japonais, afin d’être certains que le capitaine Paul Watson puisse de nouveau voyager partout dans le monde, en toute sérénité, et ne connaisse plus jamais un épisode similaire », a déclaré auprès de l’AFP Jean Tamalet, du cabinet King & Spalding.

« Quel soulagement ! Je salue la libération de Paul Watson, après 149 jours de détention au Danemark. Bon retour à lui parmi les siens. La mobilisation collective a payé », a écrit sur X la ministre démissionnaire de la transition écologique, Agnès Pannier-Runacher. « Bravo à Sea Sheperd et à tous les citoyens qui n’ont cessé de se mobiliser pour lui. C’est votre victoire à tous ! », a-t-elle ajouté.

Un mandat d’arrêt international avait été émis contre Paul Watson à la demande du Japon il y a douze ans, en raison d’activités contre la chasse à la baleine en Antarctique qui auraient causé des dommages et des blessures en 2010.

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Outre le caractère des poursuites qu’ils jugeaient infondées, ses défenseurs dénonçaient notamment la faillibilité du système judiciaire nippon. Pour M. Zimeray, au « Japon, il existe une présomption de culpabilité ». « Les procureurs sont fiers d’annoncer qu’ils ont un taux de condamnation de 99,6 % », avait-il déploré.

Le gouvernement danois a pris ses distances avec ces affirmations. La décision de ne pas extrader Paul Watson « ne signifie pas que le Danemark partage les préoccupations qui ont été exprimées dans certains milieux au sujet du système juridique japonais et de la protection des droits de l’homme au Japon dans le cadre de cette affaire spécifique », a insisté le ministre de la justice danois, Peter Hummelgaard, cité dans un communiqué. « Le Japon est une société démocratique régie par l’Etat de droit qui respecte les droits de l’homme fondamentaux », a-t-il écrit.

Le Monde avec AFP

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