En Grèce, des milliers de caméras filmeront les incivilités routières

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LETTRE D’ATHÈNES

Panneau de signalisation des emplacements de radars, en Crète (Grèce).

« Le facteur humain ne peut malheureusement pas répondre à tous les comportements criminels sur les routes. La solution [pour diminuer les accidents] réside dans une police intelligente et dans l’utilisation de nouveaux moyens technologiques, tels que les caméras », a estimé le ministre grec de la protection du citoyen et de la police, Michalis Chrysochoidis, jeudi 28 novembre, lors de la présentation d’un vaste plan de lutte contre les infractions au code de la route.

Le gouvernement conservateur souhaite réduire de 50 % les morts et les blessés graves d’ici à 2030 et prévoit pour y parvenir l’installation de 1 388 caméras dans tout le pays d’ici à 2026. Il en fera poser 388 en Attique, dans la région d’Athènes, dès 2025 sur les axes les plus fréquentés. D’autres seront ensuite installées dans la région de Thessalonique, la seconde ville du pays.

Les caméras, qui fonctionneront vingt-quatre heures sur vingt-quatre, enregistreront la vitesse, le non-respect des feux rouges, les voitures en stationnement sur des passages piétons, l’utilisation du téléphone au volant, le non-usage du casque pour les motocyclistes ou de la ceinture de sécurité pour les conducteurs et les passagers.

Les données seront immédiatement transmises à la police qui les vérifiera et l’automobiliste recevra le cas échéant un SMS. « Nous espérons que ce système fonctionnera de manière préventive et évitera les infractions », a souligné le porte-parole du gouvernement, Pavlos Marinakis, lors de la présentation de ce plan qui devrait coûter, pour l’Attique, quelque 18,8 millions d’euros, une dépense en partie couverte par des fonds européens.

Cette décision a été prise à l’aune du constat que la Grèce reste un des pays à la mortalité routière parmi les plus élevées d’Europe. En dix ans, les accidents mortels de la route y ont certes diminué de 22 % et les blessés graves de 35 %, mais l’amélioration n’est pas jugée suffisante.

Mauvais élève

Selon un rapport de la Commission européenne, la Grèce était le cinquième pays de l’Union européenne (UE) à recenser le plus de morts sur les routes en 2023, après la Croatie, la Lettonie, la Roumanie et la Bulgarie. Environ 53 personnes ont perdu la vie tous les mois sur les routes grecques. Le pays a enregistré 61 décès par million d’habitants alors que la moyenne européenne se situe à 46.

Mauvais élève, la Grèce a aussi l’un des taux de mortalité par accident de la route les plus élevés dans les zones résidentielles (50 % contre 38 % en moyenne dans l’UE), notamment en raison des accidents avec les motocyclistes. Une vingtaine de motocyclistes meurent en moyenne chaque mois.

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