L’archipel des Bahamas a affirmé, jeudi 5 décembre, avoir refusé une proposition de l’équipe de Donald Trump d’accepter des migrants d’autres pays expulsés par les Etats-Unis. « Cette proposition a été présentée au gouvernement du Bahamas, mais le premier ministre l’a étudiée et fermement rejetée », ont annoncé dans un communiqué les services de Philip Davis.
D’après NBC News, l’équipe du milliardaire républicain prépare une liste de pays qu’elle souhaiterait voir accueillir des migrants expulsés. Cette liste comprendrait notamment les Bahamas, le Panama, la Grenade et les îles Turques-et-Caïques, pays ou territoires des Caraïbes. Donald Trump, qui sera investi président des Etats-Unis le 20 janvier, a promis durant la campagne qu’il procéderait à des expulsions massives de migrants illégaux.
Le communiqué des services du chef du gouvernement, Philip Davis, évoque « la proposition de l’équipe de transition de Donald Trump aux Etats-Unis pour que les Bahamas acceptent des vols de migrants d’autres pays expulsés ».
« Les Bahamas n’ont simplement pas les ressources pour satisfaire une telle demande », peut-on lire dans ce communiqué. « Depuis le refus de cette proposition par le premier ministre, il n’y a pas eu d’autres échanges ou discussions avec l’équipe de transition de Donald Trump ou toute autre entité à ce sujet. Le gouvernement des Bahamas maintient sa position ».
L’archipel des Bahamas abrite quelque 400 000 habitants.
Argumentaire violent envers les migrants
Il n’est pas clair, selon NBC News, si l’accueil de migrants venant des Etats-Unis ferait l’objet d’une compensation de la part des Etats-Unis, ou quel pourrait être le statut des migrants expulsés dans ces pays tiers.
Donald Trump a usé tout au long de la campagne présidentielle d’un argumentaire violent envers les migrants, les accusant d’empoisonner « le sang » américain, et a promis de mettre fin à ce qu’il qualifie d’« invasion ». Il avait, en septembre, repris à son compte des mensonges selon lesquels des migrants haïtiens mangeaient des chiens et des chats dans l’Ohio.
Le président élu, qui a déjà nommé à des postes-clés des tenants d’une ligne dure sur la question, a déclaré vouloir stabiliser la frontière avec le Mexique, après qu’un nombre record de personnes ont franchi illégalement la frontière sous l’administration du président actuel, Joe Biden.
L’idée d’expulser des migrants illégaux vers des pays ou territoires tiers n’est pas nouvelle. Sous le règne des conservateurs, le Royaume-Uni a envisagé avec le Rwanda un plan visant à expulser vers ce pays d’Afrique de l’Est les demandeurs d’asile arrivés de façon irrégulière en Grande-Bretagne, avant que le nouveau gouvernement travailliste n’abandonne le projet l’été dernier.