Quels leviers environnementaux les collectivités ont-elles à leur disposition pour agir activement sur la santé de leurs habitants ? Santé publique France (SPF) publie, jeudi 5 décembre, les résultats d’une étude menée pendant trois ans dans trois métropoles françaises pour évaluer les impacts concrets de cinq déterminants : les espaces verts, les mobilités actives, la pollution de l’air, le bruit et la chaleur. Autant de variables qui peuvent être intégrées dans les politiques d’aménagement du territoire au niveau local.
Ce travail a été mené en lien avec les métropoles de Lille, Rouen et Montpellier selon la méthode d’évaluation quantitative des impacts (EQIS), une méthodologie qui a fait ses preuves, notamment utilisée pour déterminer le nombre de personnes mourant de la pollution de l’air – soit 40 000 personnes par an, en France.
Les trois métropoles choisies sont de tailles différentes (1,18 million d’habitants à Lille, 490 000 habitants à Rouen, 465 000 habitants à Montpellier) mais « les ordres de grandeur sont très similaires, car il s’agit dans les trois cas de centres urbains très denses avec des zones périurbaines », souligne Mathilde Pascal, chargée de projet scientifique à la direction santé environnement travail de SPF.
Concernant les facteurs ayant un impact positif sur la santé, l’étude conclut qu’atteindre dans tous les quartiers le niveau de végétation observé dans les plus verts de chaque métropole – en prenant en compte la densité de population –, permet de réduire de 3 % à 7 %, suivant la métropole étudiée, la mortalité annuelle de la population, soit 358 morts à Lille (4,2 %), 300 à Rouen (6,8 %) et 114 à Montpellier (3,7 %). Ce résultat prend en compte « tout terrain urbain sur lequel se trouve toute sorte de végétation, qu’elle soit sur des terrains privés ou publics, quelles que soient sa taille ou ses fonctions, et peut inclure des zones bleues (comme des étangs, des lacs ou des ruisseaux) et des rues longées d’arbres », selon la définition de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Le bruit du trafic, facteur de stress
Un autre levier important, les mobilités dites « actives », comme la marche ou le vélo, permettent d’augmenter le temps consacré par chacun à l’activité physique, et donc améliorer globalement la santé physique et mentale.
En se basant sur les « enquêtes ménages déplacements » menées localement, l’étude estime que si chaque habitant de plus de 30 ans marchait dix minutes de plus au quotidien, la mortalité pourrait baisser de 3 % par an. Dix minutes supplémentaires de vélo chaque jour permettraient une baisse de 6 % par an. Enfin, si 90 % des trajets de moins de un kilomètre étaient faits à pied et non pas en voiture (contre 60 % à 75 % aujourd’hui), on pourrait observer une baisse de 2 % à 3 % de la mortalité.
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